En dépit de l’engagement du président du Faso maintes fois réaffirmé publiquement de faire voter les Burkinabè de l’extérieur en 2020, Mamadou Traoré, est convaincu que cet engagement ne sera pas respecté. Pour lui, la diaspora burkinabè ne participera pas au scrutin de 2020 et pour trois raisons

Le vote des Burkinabè de la diaspora ne semble pas favorable au MPP.
Dans la majorité des sondages, discrets et non publiés, il ressort que le vote de la diaspora est largement défavorable au MPP. Dans l’état actuel des choses ce vote serait même catastrophique, comme les nombreux déplacements du ministre des Affaires étrangères lui a permis de le mesurer sur le terrain. Le vote de la diaspora en Côte d’Ivoire en particulier semble cristalliser toutes les craintes du pouvoir de ROCH MARC CHRISTIAN KABORE, d’autant plus que cette diaspora à elle seule pourrait faire basculer l’élection du président du Faso.

Une CENI qui résiste à une prise de contrôle par le pouvoir actuel.
Le pouvoir actuel cherche à prendre le contrôle total de la CENI, ce qui est loin d’être gagné. D’où ses tentatives de la liquider ou de lui retirer toute prérogative d’administration, de compilations, de comptage et de proclamation des résultats, dans le cadre du projet de nouveau code électoral.

L’usage de documents sécurisés.
L’usage de la carte d’électeur biométrique est un élément important en matière de fiabilité des votes, en ce qu’elle permet d’éviter les votes multiples. Il est inconcevable de revenir en arrière en autorisant l’utilisation de documents moins sécurisés, toute chose qui n’arrange pas les affaires du MPP, car comme disait feu le Président Bongo, « On n’organise pas des élections pour les perdre ».

Ces trois raisons seraient à la base du projet de nouveau code électoral mais aussi et surtout de l’intention bien cachée du pouvoir de surseoir au vote des Burkinabè de l’extérieur aux élections de 2020.

Il appartient aux Burkinabè de l’extérieur, quelle que soit leur sensibilité politique, de se mobiliser pour lutter contre ce déni manifeste de démocratie.

Ce vote de la diaspora ne devrait être négociable sous aucun prétexte, y compris pour ceux qui sont favorables au MPP, étant entendu que c’était une des promesses électorales du Président ROCH MARC CHRISTIAN KABORE.

Mobilisons-nous donc pour que cette fois-ci, ni les arguments financiers, ni les délais d’organisation, ni les éventuelles difficultés qu’il est encore temps de gérer si la volonté y est, ne permettent de nous voler ce droit, dont le déni fait de nous des non-citoyens Burkinabè

Mamadou Traoré