Approbation du PV de la précédente session, acceptation de dons, validation de marchés et divers, tels sont les principaux points sur lesquels ont planché les conseillers municipaux de la commune de Ouagadougou réunis en session extraordinaire le 20 juin 2018

Le conseil municipal de la commune de Ouagadougou a tenu sa 3e session extraordinaire le mercredi 20 juin 2018. Six points étaient inscrits à l’ordre du jour dont l’adoption de projets de délibération portant acceptation et affectation de dons ,et approbation des résultats des travaux de la commission communale d’attribution des marchés. Sur 254 conseillers 187 étaient présents. Le quorum étant de 128 conseillers, la session était en droit de délibérer.

Les points qui étaient inscrits à l’ordre du jour de cette session extraordinaire représentent des défis pour le Conseil municipal. Leur réalisation aura un impact capital sur la vie des populations.
Après les amendements, le premier point de l’ordre du jour examiné a porté sur le procès-verbal de la 2ème session ordinaire et a été vite adopté à l’unanimité. Les conseillers attaquent le point le suivant, le don de deux ambulances à la mairie de l’arrondissement n°5 de la part des partenaires d’Italie avec des Camiliennes. Ces ambulances seront affectées aux Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) dudit arrondissement. Les conseillers se sont réjouis de ces dons et ont mêmes souhaité la multiplication par les conseillers de démarche similaire auprès de partenaires. Avant. Un conseiller de l’arrondissement 3 a tenu à se prononcer sur l’âge d’un des véhicules, 21 ans, ce qui lui parait assez vieux. En réponse, le maire de la Commune de Ouagadougou, Armand Roland Pierre BEOUINDE a rassuré les conseillers que les véhicules ont été expertisés par la Commission des affaires générales, sinon leur acceptation ne serait pas soumise à leur approbation. Il a souhaité un encadrement à l’avenir de l’âge des dons reçus par la commune. « Il ne faut pas accepter des épaves qui viendraient peser sur les ressources de la commune » a-t-il conclu. D’autres conseillers ont souhaité que la gestion de ces véhicules revienne aux populations pour les mettre à l’abri de la lourdeur administrative de la commune de Ouagadougou en matière d’entretien et de délais de réparation. La Commune de Ouagadougou reste la personnalité juridique pour ce qui est de l’acceptation des dons aux arrondissements et leur gestion lui revient, a précisé le maire de la commune. Pour faire face aux lourdeurs administratives Armand BEOUINDE pense qu’il faut à l’avenir orienter certains dons vers les associations où les procédures seront plus allégées.
Le Conseil municipal accepte les motos, l’ambulance et le corbillard d’Abdoul Services
L’affaire avait fait grand bruit en avril 2018. Le maire de la commune, Armand BEOUINDE avait été accusé par certains médias de bloquer un don de la Société immobilière Abdoul Services à l’arrondissement n°7 de la capitale. En son temps, le maire BEOUINDE avait justifié la non acceptation de ces dons par l’absence de pièces justificatives et d’une délibération du Conseil municipal. C’est désormais chose faite depuis ce mercredi 20 juin 2018. Le conseil a voté la délibération portant acceptation de don de 5 motos ; d’un corbillard et d’une ambulance à l’arrondissement n°7 par la société immobilière Abdoul services. Le maire de l’arrondissement N°7 avait déjà bénéficié d’un don d’engins, de la part de ladite Société, notamment cinq motos, un corbillard et une ambulance.
Ces engins seront affectés à la mairie de l’arrondissement n°7 et permettront d’accroitre les capacités opérationnelles des services administratifs et de santé de l’arrondissement.
« Pourquoi un don qui date de décembre 2017 n’est réceptionné que maintenant ? », a demandé un conseiller. Réponse du maire de la commune : « C’est la procédure qui l’exige parce que le don doit passer par une commission, requérir l’avis du ministère de tutelle, celui de l’administration territoriale », a-t-il expliqué. Un autre a proposé l’utilité de faire un exposé sur la délibération des commissions avant leur adoption, cela permettra aux conseillers d’être situés.
Le Projet du Grand Ouaga en marche
Le projet de délibération portant approbation des résultats des travaux de la commission d’attribution des marchés (CAM) relatifs à la réhabilitation et d’extension de la gare Ouagarinter à Ouagadougou dans le cadre du Projet de Développement Durable de Ouagadougou (PPDO) a été longtemps examiné par les conseillers. L’amélioration de la mobilité des citadins dans la ville de Ouagadougou a été retenue parmi les objectifs stratégiques du programme de mandat, à travers le renforcement des infrastructures de stationnement/parkings.
C’est dans ce cadre que la commune de Ouagadougou a initié le projet de réhabilitation et d’extension de la gare Ouagarinter. Ce projet est financé sur les ressources du Projet de Développement Durable de Ouagadougou qui est alimenté par un prêt accordé par l’Agence Française de Développement (AFD) au gouvernement et rétrocédé à la commune de Ouagadougou. La première phase concerne l’extension et la réhabilitation de Ouagarinter, le marché, jusqu’au mur de l’aéroport.
Le projet qui s’étend sur 34 hectares a été déclaré d’utilité publique. Les réalisations attendues sont les suivantes : extension du bâtiment administratif pour la gare, une aire de stationnement pour véhicules, l’aménagement pour faciliter l’accès et la sortie avec éclairage, toits avec panneaux solaires pour les parkings. Il s’agit de rendre agréable le cadre des voyageurs. Les transporteurs seront déplacés sur un site vers le mur de l’aéroport international de Ouagadougou pendant les 10 mois que dureront les travaux. Aux termes de l’analyse des offres, l’exécution du marché revient à l’entreprise SOGEA SATOM pour un montant de quatre milliards soixante-deux millions six cent quatre-vingt-quinze mille quatre cent neuf (4 062 695 409) F CFA hors taxe – hors douane avec un délai d’exécution de dix (10) mois. Au terme des échanges les conseillers présents ont approuvé les résultats des travaux de la commission d’attribution des marchés relatifs à la réhabilitation et d’extension de la gare Ouagarinter à Ouagadougou dans le cadre du Projet de Développement Durable de Ouagadougou (PPDO).

La commune de Ouagadougou dotée bientôt d’une Brigade technique mobile
Le réseau de voirie de la ville de Ouagadougou est estimé à 2300 kms dont environ 25% bitumé et assaini. Le reste, soit 1725 kms est en terre nécessitant des entretiens périodiques afin de permettre surtout, l’accessibilité des quartiers périphériques. A cela, il faut ajouter les dégradations sur les voiries bitumées pour lesquelles il faut mettre en place un mécanisme de réparation continue.
Le manque d’engins de travaux publics est actuellement un handicap majeur dans l’accomplissement de ces missions dévolues aux services techniques municipaux, notamment l’entretien des infrastructures routières, la reconstitution des voiries dégradées et l’amélioration du réseau d’assainissement des eaux pluviales. A cet effet, la commune de Ouagadougou a entrepris, à travers le Projet de Développement Durable de Ouagadougou (PDDO) sur financement de l’Agence Française de Développement (AFD), de se doter d’une brigade technique de matériels adéquats afin d’accroître ses capacités opérationnelles.
Tout en se félicitant de ces nouvelles acquisitions, certains conseillers ont trouvé les délais de livraison de 6 mois assez longs. Ils ont souhaité une plus grande rigueur dans l’usage de ces nouveaux engins. A toutes ses préoccupations, le maire BEOUINDE a apporté des éléments de réponse.

Pour le délai de 6 mois, cela s’explique par le fait que ces engins ne sont pas sur place et doivent être commandés. L’entreprise adjudicatrice a six mois maximum pour livrer les engins. Pour ce qui est de la gestion des engins, le maire de la commune de Ouagadougou se veut rassurant : la gestion de la flotte sera informatisée et son entretien externalisé. Aux termes de l’analyse des offres, la Commission d’attribution des marchés a proposé les attributions suivantes :
Lot n°1 : BURKINA EQUIPEMENTS pour l’acquisition d’engins de travaux publics pour un montant de huit cent vingt-trois millions six cent cinquante mille (823 650 000) FCFA hors taxe hors douane soit un milliard quarante-trois millions huit cent vingt-huit mille (1 043 828 000) FCFA TTC avec un délai de livraison de six mois.
Lot 2 : DIACFA AUTOMOBILE pour l’acquisition de camions et d’équipements spécifiques pour un montant de neuf cent soixante-dix-huit millions (978 000 000) FCFA hors taxe hors douane soit un milliard deux cent quarante-trois millions huit cent soixante-huit mille (1 243 868 000) TTC avec un délai de livraison de six mois. Aux termes des échanges le Conseil municipal a donné son autorisation pour la passation des marchés relatifs à l’acquisition d’engins de travaux publics et de camions au profit de la commune de Ouagadougou.

Les amendes sur la divagation des animaux et les droits de fourrière revus à la hausse
Les autorités municipales de la ville de Ouagadougou ont fait le constat que malgré la répression et les différentes campagnes de sensibilisation, la divagation des animaux dans la ville continue, et provoque plusieurs accidents de la circulation. Est considéré comme en état de divagation, tout animal qui n’est pas sous la surveillance effective du propriétaire. Désormais, l’animal en divagation sera capturé et mis en fourrière et ne pourra être restitué à son propriétaire qu’après paiement de l’amende de divagation et de droits de fourrière dans un délai de 72 heures ouvrables. Si le propriétaire ne se manifeste pas dans ce délai, l’animal sera vendu aux enchères au profit des recettes de la commune.
Dans le souci de décourager la pratique, il était nécessaire de procéder à la révision de différentes amendes et droits de fourrière des animaux capturés en état de divagation. La commission environnement après réflexion a proposé le relèvement des amendes de divagation d’animaux qui passent de 15 000 à 30 000 FCFA par tête pour les ovins et assimilés, tandis que les droits de fourrière passent de 2 000 à 5 000 FCFA. Pour les bovins et assimilés, les amendes passent de 25 000 à 50 000 FCFA par tête et les droits de fourrière de 5 000 à 10 000 FCFA pour les droits de fourrière par tête et par jour.
Avant d’adopter la révision du montant des amendes, les conseillers ont fait des suggestions. Pendant que d’aucuns estiment qu’augmenter les montants des amendes en l’absence de toute sensibilisation ne va pas permettre de mettre fin à cette pratique, d’autres suggèrent que les animaux saisis ne soient plus remis à leurs propriétaires qui risquent de les remettre dans la rue. Pour le maire BEOUINDE, cette augmentation sera accompagnée de plusieurs actions notamment une stratégie de communication qui comportera beaucoup de sensibilisation.

Le dernier point a tourné autour des divers. Les conseillers ont eu droit à la présentation du marathon des échangeurs qui aura lieu le samedi 23 juin 2018 dans la ville de Ouagadougou. Le marathon de 42, 125 km reliera les échangeurs de la ville de Ouagadougou (l’échangeur de l’ouest, celui de Ouaga 2000 ; celui de l’est et du nord). Il partira du stade du stade du 4 aout et traversera 9 arrondissements. La ligne d’arrivée c’est encore le stade du 4 aout. Deux cents marathoniens se sont inscrits pour le moment et les organisateurs demandent l’appui du Conseil municipal pour la réussite de l’évènement qui permettra de mettre en relief la ville de Ouagadougou.
Deux comptes rendus de missions ont été faits aux conseillers. Il s’agit d’une mission effectuée en France par le maire de la commune du 10 au 15 juin 2018. Cette mission a permis la signature d’un mémorandum d’entente entre le Burkina Faso, la RATP. Il est prévu dans cette convention, un aménagement urbain (des feux tricolores, des couloirs pour permettre au bus d’avoir une certaine aisance dans la circulation). La première phase d’investissement coutera plus de 53 milliards de FCFA.
Autre mission dont le compte rendu a été fait au Conseil municipal, c’est celle qui s’est déroulée à Cracovie en Pologne du 11 au 15 juin 2018 par une délégation de la commune de Ouagadougou. Elle s’inscrit dans le cadre du Réseau des villes créatives de l’UNESCO, réseau auquel la ville de Ouagadougou a récemment candidaté dans la catégorie Art et artisanat populaire avec les bronziers de Nioksin.
Enfin, la directrice générale des services administratifs a informé le Conseil du démarrage d’une formation en informatique au profit des associations de la ville de Ouagadougou.
Le maire a répondu aux préoccupations de quelques conseillers avant de lever la séance. Il s’agissait de la situation qui était tendue au sein de la Police municipale de Ouagadougou. Les mesures prises pour faire respecter les voies à sens unique autour du marché central (rue de la chance principalement), la traversée de la ville par des camions bennes remplis de sables sans bâches pour protéger les autres usagers de la circulation, l’occupation anarchique de la RN1 à hauteur du pont de Boulmiougou par les commerçants ont fait l’objet de débats. La convocation reçue de la gendarmerie de Signoghin par des conseillers municipaux suite à une plainte du maire de la commune de Ouagadougou pour avoir célébré des mariages irréguliers à l’arrondissement n°3 pendant l’indisponibilité du maire a été aussi sujet de débat entre un conseiller et le maire BEOUINDE.
« Il n’y a pas eu de plainte du maire de la commune de Ouagadougou » rétorque Armand Roland Pierre BEOUINDE. La gendarmerie de Sighnoghin qui a émis cette convocation est mieux placée pour répondre à cette question. Madame le maire de l’arrondissement N°3 s’est absentée sans laisser d’intérim comme le prévoit la loi et c’est l’autorité de tutelle, le Haut-commissaire qui a décidé de confier l’intérim au 1er adjoint. Au cours de son intérim, il s’est rendu compte que des conseillers d’autres arrondissements ont célébré des mariages à la mairie de l’arrondissement n°3. Il a rendu compte à la hiérarchie. Cela pose un problème de compétence territoriale et est interdit par la loi. L’autorité de tutelle après avoir pris l’avis du parquet a recommandé la régularisation des mariages célébrés par des conseillers qui n’étaient pas de l’arrondissement.
Pour les troubles à la Police municipale, il s’agit d’un malentendu issu d’un vieux problème portant sur le relèvement du niveau de recrutement à la Police municipale régit par un décret pris par l’Etat. Il y a eu beaucoup de concertations, certaines sous l’égide du ministère de tutelle. Des réponses ont été apportées aux différentes préoccupations, un calendrier a même été arrêté pour une sortie de crise, a rassuré le maire Armand Roland Pierre BEOUINDE.

Félix Ouédraogo
Mairie de Ouagadougou
Kaceto.net