La défense de Jean Marc Bonato a insisté jeudi, sur la responsabilité de Hervé Ouattara dans l’amplification de la clameur sociale contre l’expatrié, présumé auteur d’agressions homosexuelles.

Le leader du Collectif africain pour la renaissance (société civile) Hervé Ouattara a comparu jeudi devant le Tribunal correctionnel de Ouagadougou pour des faits de diffamation et d’injures contre l’imprimeur Jean Marc Bonato.

Il est reproche à M. Ouattara d’avoir repris le 23 avril 2018 sur sa page Facebook, une publication de Safiatou Lopez/Zongo (société civile), accusant explicitement M. Bonato d’être un « intouchable violeur d’enfants » et un « pédé ».

En l’absence de Mme Lopez, Hervé Ouattara a plaidé coupable mais a nié toute intention de nuire à la réputation de Jean Marc Bonato, qu’il dit ne pas connaître.

Le conseil de Bonato a balayé du revers de la main les « excuses au conditionnel » de Hervé Ouattara et l’a accusé d’avoir voulu mobilisé ses partisans, à travers un deuxième post le 15 mai 2018, faisant cas de sa citation à comparaitre.

Pour la partie civile, si M. Ouattara regrettait son acte, les deux publications n’allaient toujours pas figurer sur son compte officiel, à la date du 18 juillet 2018.

Le ministère public a fait savoir à Hervé Ouattara qu’en tant que leader de la société civile, il devrait être conscient de son audience et par conséquent, ne devrait pas relayer des informations non vérifiées.

Il a aussi reproché à l’activiste de vouloir jeter du discrédit sur la justice en déclarant que M. Bonato est « un intouchable qui veut manipuler notre justice ».

« Vous n’êtes pas plus soucieux et scrupuleux sur le devenir du Burkina Faso que la justice. Que chacun cultive son champ dans le respect de la loi et dans l’intérêt de ce pays », lui a lancé l’autorité judiciaire.

En rappel, deux jeunes lycéens ont accusé Jean Marc Bonato de les avoir agressés sexuellement en 2018 et en 2016, suscitant un tollé en avril 2018, au moment des révélations.

Des officiers de police judiciaires accusés d’avoir voulu faire taire les plaignants sont aux arrêts, tandis que M. Bonato a quitté depuis lors le pays.

Pour le Procureur du Faso, il ne faut pas s’empresser de condamner M. Ouattara, car la procédure contre M. Bonato suit son cours et il pourrait être reconnu coupable (exception de vérité).

Pour l’avocat de la défense, si l’imprimeur tenait à sa réputation, il n’allait pas « prendre la fuite » et serait devant le tribunal pour se défendre.

Ces points de vue ont fait sursauter la défense de l’homme d’affaire qui a rappelé au Procureur, que M. Ouattara a plaidé coupable en début de procès.

La partie civile a demandé à que Hervé Ouattara et Safiatou Lopez/Zongo payent solidairement 150 millions de FCFA de dommages et d’intérêts et 500 mille FCFA de frais.

Le délibéré du dossier est prévu pour le jeudi 2 août 2018.

Agence d’Information du Burkina