En dépit des textes nationaux et internationaux qui interdisent les mutilations génitales, ces pratiques ont encore cours dans plusieurs pays d’Afrique.
Le Centre d’information et de formation en matière de droits humains en Afrique (CIFDHA) et le Centre de conseil et d’appui pour les jeunes en matière de droits de l’Homme (CODAP) engagent le combat contre ces pratiques néfastes en impliquant les jeunes

La huitième session des universités d’été des droits humains organisée conjointement par le Centre d’information et de formation en matière de droits humains en Afrique
(CIFDHA) et le Centre de conseil et d’appui pour les jeunes en matière de droits de l’Homme (CODAP) s’est ouverte hier 13 août à l’Hôtel des conférences de Ouagadougou. La session qui s’étendra jusqu’au 20 août, se veut un cadre d’élaboration de stratégies de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes et préjudiciables aux femmes avec la participation des jeunes issus des pays d’Afrique l’Ouest. La cérémonie d’ouverture était placée sous les présidences des ministres de la Femme de la solidarité nationale et de la famille, et celui de la Justice, des droits humains et de la promotion civique, garde des sceaux.
« L’engagement des jeunes dans la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes et préjudiciables aux femmes et aux filles en Afrique de l’Ouest », c’est sous ce thème que les participants vont plancher durant cette 8ème édition va durer une semaine. « En matière de droits humains, le Burkina Faso n’est pas en reste par rapport aux autres pays. Nous avons une législation bien établie surtout avec le nouveau code pénal, celui des personnes et de la famille et le quota genre, autant d’instruments qui sont en train d’être revisités pour les renforcer", a déclaré la ministre de la Femme de la solidarité nationale et de la famille, Laurence Marchal Ilboudo. Elle a précisé que des campagnes d’information et de sensibilisation qui sont déjà entreprises vont se poursuivre afin que les populations s’approprient ces lois et qu’elles participent activement à leur application en la faveur des personnes et surtout des filles et des femmes.

Quant au président du CIFDHA, Urbain Yaméogo, le choix de cette thématique s’explique par le fait que les questions liées aux pratiques traditionnelles étaient au centre des discussions que le Burkina a eues avec les organes de l’ONU. Il a rappelé ce qui s’est passé dans un passé récent à Garango où la gendarmerie avait arrêté des femmes qui avaient excisé des jeunes filles, ce qui avait provoqué des manifestations de la population qui exigeait leur libération. Selon, Urbain Yaméogo, cet épisode est "la preuve que la population n’a pas bien compris et intégré la finalité des lois qui ont été adoptées et de la nécessité d’abandonner ces pratiques traditionnelles néfastes. Il a insisté sur le fait que ces pratiques sont transfrontalières et que par conséquent, la lutte ne doit pas se limiter seulement au Burkina Faso, au risque de rater le but visé. D’où l’invitation des jeunes d’Afrique de l’Ouest à participer à cette session, l’objectif étant de partager les expériences et les stratégies de combat et surtout d’impliquer les jeunes afin d’obtenir un changement des mentalités.

Au menu de la session 2018 des universités d’été des droits humains, des formations pratiques sur la thématique des mutilations génitales et les textes internationaux qui plaident pour l’élimination des mutilations génitales. « Ce qui est important dans ces formations qui seront dispensées, c’est que les jeunes seront accompagnés dans l’élaboration de projets ; il y aura une compétition de projets et le meilleur bénéficiera d’un prix et d’un appui d’accompagnement financier pour sa mise en œuvre », a annoncé Urbain Yaméogo

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net