Depuis trois ans, l’association Taafé Fanga organise un grand Dassandaga dans un parc de la banlieue parisienne, un rendez-vous qui, au fil des éditions, attire de plus en plus de monde. L’édition 2018 a mis en valeur la femme peule

Ambiance festive et très colorée dans l’après-midi du samedi 19 août au parc Jean Gabin de Créteil, dans le Sud-Est de Paris, à l’occasion du grand Dassandaga organisé par l’association Taafé Fanga, autrement dit, la "la Force du pagne".
"Le pagne, explique la présidente de l’assocation Fatoumata Ouédraogo, symbolise la femme, la force silencieuse, celle qui joue un rôle fondamental dans le foyer et dans la société ; celle qui donne la vie et procure la douceur".
En famille ou par groupes d’amis, les Burkinabè d’Ilde France sont sont retrouvés comme chaque année, pour passer des moments de convivialité et partager le plaisir d’être ensemble. L’édition 2018 du Dassandaga a été placée sous le thème, "Rencontre autour des femmes peules", un choix dictée par la volonté de l’association de célébrer la culture de cette composante de la population burkinabè qu’on retrouve également dans toute la région d’Afrique de l’ouest. Raison pour laquelle, le Mali et l’Associoation des femmes peules de Mopti étaient les grands invités d’honneur du Dassandaga 2018.

La femme peule, a rappelé la présidente Taafé Fanga, c’est la beauté par excellence, le rafinement, l’élégance et la délicatesse. Le Dassandaga, c’est à dire, le rendez-vous des beaux hommes et des belles femmes, n’est-il pas le lieu indiqué pour que se retrouvent les belles âmes et pourquoi pas, le lieu des belles rencontres ? C’est en tout cas, entre autres, l’objectif visé par l’association en organisant cette fête en plein été désormais inscrite dans l’agenda des Burkinbè d’Île de France.
Au Dassandaga de Paris, c’est tout le Burkina qui s’y retrouve, l’ambassadeur Alain Ilboudo, le consul général Adiara Koussoubé/Sayaogo et toute la représentation diplomatique en tête. "Je félicite cette belle initiative de l’association Taafé Fanga qui permet aux Burkinabè de se retrouver pour échanger, célébrer la culture burkinabè et cultiver l’esprit de solidarité", a commenté l’ambassadeur Ilboudo.

Quant à la mairraine de l’édition 2018, Awa Kiello, toute parrée d’acesssoires propres aux femmes peules, elle a édifié le public par un petit cours de sociologie sur la femme peule. De l’origine des Peulhs qui divise les historiens-la Nubie, actuel Soudan pour les uns, l’Egypte, l’Ethiopie pour les autres-, Awa Kiello a rappelé que les Peuls sont éparpillés un peu partout sur le continent africain. Sur la femme peule, on apprend qu’elle est la pièce maitresse du foyer et conserve son identité qui reste irréductible à l’autre. Même mariée, elle garde son nom de jeune fille ; c’est elle qui est la vraie propriétaire de la hutte construite par l’homme et sous laquelle vit le couple.

La femme peule, c’est surtout un ensemble de valeurs et une éthique que traduit le concept "Pulaakou", le code d’honneur auquel se soumet tout Peul digne de ce nom. "La femme peule est pudique, a un sens poussé de la honte. Elle est fière, des fois orgueilleuse, voire hautaine. Très consciente de son esthétique, elle se sait aguichante, coquette et sa coiffure en témoigne", détaille Awa Kiello. Une femme Peule pétrie de Pulaakou "ne prononce jamais le nom de son mari, de son premier fils, de sa belle-mère et de sa grande belle soeur. Elle ne mange pas en leur présence et en public". Les temps ont décidement changé !

Autrefois, les Peuls se mariaient entre eux pour conserver la richesse familliale. Les enfants de deux frères pouvaient convoler en justes noces, les cousinses étant faites pour les cousines. Mais de nos jours, note Awa Kiello, "le brassage des cultures et le modernisme ont progressivement raison de ces valeurs ancestrales puisque les femmes peules se marient maintenant à d’autres ethnies, y compris avec les Bobos et les Gourounsis". Quelle déchéance !
Brochettes bien pimentées, zamné, galettes, gonré, poulet bicyclette parisien, le tout arrosé de gnontoro samo et aux rythmes des sonorités burkinabè avec la prestation de l’artiste Yoni, voilà le menu du Dassandage 2018 qui a retenu les Burkibè d’Île de France jusqu’à la tombée de la nuit.
Rendez-vous est pris pour le Dassandaga 2019 !

Kaceto.net