Au Burkina Faso, le gouvernement a autorisé la relâche, dans le village de Bana, de milliers de moustiques mâles génétiquement modifiés afin de lutter contre le paludisme. Leur but, féconder les femelles locales dont les œufs n’écloront à pas cause de la modification génétique.

Il y a quelques jours, le gouvernement du Burkina Faso autorisait la libération de moustiques génétiquement modifiés à Bana, un village de l’ouest du pays. Une première en Afrique, qui vise à éradiquer le paludisme dans la région.

Il y a quelques mois, des chercheurs libéraient des millions de moustiques mâles stérilisés dans le Queensland, en Australie. Une opération coup de poing qui aura porté ses fruits : en quelques semaines, les scientifiques ont observé une chute de plus de 80 % de la population des insectes vecteurs de maladies. Et si la même chose pouvait être faite en Afrique, notamment dans certaines régions particulièrement vulnérables aux maladies transmises par les moustiques ? Un premier essai devrait être entrepris dans les prochains jours. L’autorité nationale de biosécurité du Burkina Faso vient en effet d’autoriser la libération de 10 000 moustiques génétiquement modifiés.

Comme en Australie, les moustiques génétiquement modifiés (que des mâles) s’accoupleront avec les femelles, mais les œufs qui en résulteront ne pourront éclore. Cela permettra ainsi une baisse rapide de la population locale de moustiques. Tous les insectes libérés seront également plus “faibles” que leurs homologues sauvages, avec une espérance de vie estimée à quelques mois seulement.

Les insectes devraient normalement être lâchés à Bana ce mois-ci. Tous les habitants du village – et ceux de deux autres villages voisins – ont été informés de la décision du gouvernement. Des linguistes parlant le dioula (la langue locale) ont été appelés dans le but de transmettre les informations et de répondre à toutes les questions relatives à cette opération, chaque habitant devant donner son accord pour ce projet.

Rappelons que le paludisme demeure encore aujourd’hui un problème de santé publique préoccupant dans ce pays. Selon la direction générale de l’information et des statistiques sanitaires (DGISS), la maladie serait responsable de plus de 40% des décès chez les adultes, et de plus de 65% des décès chez les enfants de moins de cinq ans.

Agence Ecofin