L’Autorité nationale de lutte contre la fraude (ANLF) a présenté à la presse hier mardi 25 septembre 2018, une quantité importante de farine impropre à la consommation stockée dans un magasin à Dapoya, un quartier de la ville de Ouagadougou. Les auteurs courent une peine d’emprisonnement pouvant atteindre cinq ans et des amendes à payer.

« 837 sacs de 50 kg de farine de blé de marques Le TRESOR et AL BADAR TUNISIS soit 41,850 tonnes » c’est la quantité de farine impropre à la consommation qui a été saisie le 12 septembre dernier par l’Autorité nationale de lutte contre la fraude. Selon Issaka Tapsoba coordonnateur par intérim de l’Autorité nationale de lutte contre la fraude, les auteurs de cette pratique illégale, en plus de la mauvaise qualité de leur produit s’adonnent à la contrefaçon. En effet, ils conditionnent la farine frauduleusement importée dans des sacs estampillés « Grand Moulin du Faso » pour tromper la vigilance du consommateur. Cette farine affectée par des moisissures entre dans la fabrication de pain et autres gâteaux prisés par la population, causant ainsi beaucoup de risque pour la santé.

Après analyse de la pratique et du mode opérateur, Issaka Tapsoba a expliqué que les auteurs ont commis deux infractions, à savoir une escroquerie (sur la qualité, la quantité et la nature) et une concurrence déloyale. Or ces pratiques sont punis par la loi 016 /2017/ du 27 avril en son article 45 et 56. Ainsi, pour la tromperie les auteurs courent une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq (5) ans plus une amende de 500 000 à 5 000 000 de FCFA. En ce concerne la concurrence déloyale, en plus de 5 ans de privation de liberté, les auteurs doivent payer une amande qui peut atteindre 100 000 000 de FCFA.

Les premiers responsables de l’Autorité nationale de lutte contre la fraude ont saisi l’occasion pour inviter les consommateurs à plus de vigilance. « Nous invitons les consommateurs guidés par la recherche du moins cher, qui ne perçoivent pas très souvent les risques qu’ils encourent en consommant certains produits qui leur sont proposés à des prix défiant toute concurrence, à plus de prudence », a conseillé Issaka Tapsoba. Il a aussi invité les opérateurs économiques à se conformer aux textes en vigueur en matière de commerce. Rasmané Tiendrebéogo représentant de « Grand Moulin du Faso » structure victime de la contrefaçon a déploré l’attitude des auteurs en soulignant que cela constitue une concurrence déloyale.

La saisie des 41,850 tonnes de farine avariée a été possible grâce à une enquête menée conjointement par la police, la gendarmerie et les agents des Eaux et Forêts.
L’auteur de l’infraction a été arrêté, mais d’autres de son espèce sont toujours recherchés. Le stock de famine avariée a été découverte dans le box d’un des deux bâtiments qui en compte plusieurs. "On peut raisonnablement penser que que les autres boxs contiennent des produits de même nature et de qualité douteuse, mais comme nous n’avons pas encore mis la main sur les propriétaires, on ne peut rien dire avec certitude. Mais nos investigations se poursuivent" a confié un des enquêteurs.