Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire ( PDCI-RDA), Henri Konan Bédié annonce la tenue d’un congrès extraordinaire de « stabilité et de clarification » au sein de son parti dont la date et les modalités d’organisation seront fixées lundi à Daoukro dans le centre-est ivoirien, après une « réunion d’urgence » du bureau politique, rapporte un communiqué de cette formation politique transmis samedi à APA.

« J’ai décidé de convoquer, conformément à l’article 35 des statuts du PDCI-RDA, un congrès extraordinaire de stabilité et de clarification au sein du PDCI-RDA », annonce M. Bédié ajoutant qu’à cet effet, « je réunirai un bureau politique en urgence pour en fixer les dates et modalités d’organisation ».

Poursuivant, le patron du PDCI-RDA explique que ce conclave devra « assurer au parti une marche harmonieuse vers l’objectif principal de 2020 ».

Auparavant, M. Bédié explique que la tenue de ce congrès extraordinaire est motivée par la situation sociopolitique qui prévaut dans le pays et « des tentatives de déstabilisation et de liquidation du PDCI-RDA confirmées par les procès en
suspension et en annulation des réunions du bureau politique des 17 juin et 24 septembre dernier ».

Le 24 septembre dernier, le PDCI-RDA a tenu la huitième réunion de son bureau politique à Daoukro. Au terme de ces assises présidées par M. Bédié, l’ancien parti unique ivoirien s’est retiré officiellement du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et pour la paix (RHDP, coalition au pouvoir) maintenant cependant sa participation aux élections locales du 13 octobre prochain.

Le bureau politique du PDCI-RDA avait également reconduit au terme de cette réunion, les décisions de son précédent bureau politique du 17 juin dernier pourtant suspendues par la justice ivoirienne à la mi-septembre.

Cette « réunion d’urgence » convoquée par le patron du PDCI-RDA dans son fief de Daoukro intervient dans un contexte de rupture profonde avec la coalition au pouvoir. Une crise de confiance entre ex-alliés est née de la mésentente autour de l’alternance au pouvoir en 2020.
Le divorce étant consommé avec le Rassemblement des républicains du président Ouattara (RDR), son allié depuis 2005, le PDCI/RDA a entamé des négociations avec d’autres forces politiques en vue de constituer une large plateforme politique dans la perspective de la présidentielle de 2020. Des contacts très poussés ont été noués avec le Front populaire ivoirien (FPI), qui a retrouvé une certain dynamisme depuis la libération de son épouse Simone Gbagbo, en attendant peut-être l’acquittement de son mari, actuellement jugé devant la Cour pénale internationale (CPI).
Ce rapprochement entre les deux formations politiques entraîne une recomposition du paysage politique ivoirien en apportant un peu plus d’incertitude et d’appréhension quant à la stabilité politique de ce pays qui n’a pas encore totalement pansé les plaies ouvertes par le conflit post-électoral 2010.

APA/Kaceto.net