Ouverte le 26 octobre dernier par le président du Faso en compagnie de la gouverneure générale du Canada, la 15ème édition du Salon international de Ouagadougou (SIAO) bat son plein. Exposants, visiteurs amateurs et professionnels ou simples curieux se bousculent tous les jours dans les allées dans les différents pavillons soit pour faire des affaires, soit pour admirer la créativité des artisans africains

Contexte sécuritaire oblige, l’accès au site du SIAO est très encadré par les services de sécurité déployés tout autour. Le visiteur subit au moins trois contrôles avant de franchir la porte d’entrée. "Il y a un dispositif qui est mis en place dans un rayon d’environ un km autour du site et à l’intérieur, des collègues veillent en permanence pour assurer la sécurité des visiteurs. Il n’y a pas de crainte à avoir", confie un policier qui, très courtoisement passe au peigne fin le contenu de notre sac de reportage.
Une fois dedans, on est accueilli dans une ambiance réellement festive. "Bonsoir monsieur, nous vous proposons des mets variés pas chers ; venez-voir", lance une demoiselle au sourire bien commercial. Nous sommes au rayon Restauration, un coin qui ne désemplit jamais à chaque édition du SIAO. Le visiteur a l’embarras du choix : brochettes de viande ou de poisson, mets traditionnels burkinabè et de pays de la sous-région ouest-africaine, spécialités régionales comme le poisson au Soumbala venu tout droit du pays Samo, il y a de quoi satisfaire sa curiosité gastronomique et se restaurer.
Tout près de là, le pavillon "Soleil levant" s’offre au visiteur avec des stands bien achalandés : vêtements aux motifs épousant les particularités culturelles des pays et des régions burkinabè, objets d’arts, mais aussi des services publics et privés qui profitent du SIAO pour se faire connaitre. A l’image du Centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré (CFPR-Z), créé en 2010, fruit de la coopération avec la Chine Taïwan, avant que les relations diplomatiques ne soient rompues au profit de la Chine populaire.
Le Centre propose des offres de formation initiale et de perfectionnement dans plusieurs domaines, allant de la boulangerie-pâtisserie aux techniques informatiques en passant par le bâtiment, l’énergie solaire, l’électromécanique, le froid et la climatisation, etc.

Avec des formations dont la durée est adaptée aux besoins des apprenants, le Centre permet ainsi d’améliorer l’employabilité des jeunes en situation de recherche d’emploi ou désirant opérer une reconversion professionnelle.
Au détour d’une allée, on tombe nez à nez avec un stand qui fait la promotion de la 5ème édition du Salon international du textile africain( SITA) avec comme parrain le président de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
Lancé par le député Abdoulaye Mossé, le SITA vise la promotion de la filière cotonnière depuis les champs jusqu’à la confection des vêtements. La particularité de l’édition 2018 qui est prévue du 28 au 30 novembre prochain , "c’est que des Africains vont défiler lors de la cérémonie d’ouverture avec les tenues traditionnelles de leur pays", explique une animatrice du stand. Au menu de ce rendez-vous qui, comme le SIAO se veut à la fois culturel et économique, expositions-ventes, conférence sur les opportunités qu’offre la filière dans le développement économique des pays africains, notamment la problématique de la transformation, défilés de mode de stylistes confirmés et en herbe, etc.

Le SIAO, c’est aussi et surtout le lieu de promotion de l’artisanat utilitaire, ces objets et autres inventions qui facilitent la vie de tous les jours ou qui permettent de mettre en valeur les produits locaux. Dans le pavillon Kilimandjaro, l’Unité de maltage de Ouitenga (UMAO) vaut bien une escale.
Créée en 2013, cette société spécialisée dans l’agro-alimentaire propose du matériel et équipements pour les unités artisanales de transformation des produits locaux : boissons (jus de fruits, bière à base de sorgho), huileries (Moringa, sésame, balanites, baobab, etc.) "Le matériel est fabriqué en Chine, mais c’est nous qui faisons le design" explique Maxime Ouédraogo, commercial à l’UMAO et principal animateur du stand où sont proposés les produits. A commencer par le dolo non fermenté "très demandé par les clients qui organisent des cérémonies", mais aussi deux bières fabriquées à base de sorgho et conditionnées dans des bouteilles de 33 cl et au nom bien typé : "le gars" et "la go". Le premier contient 5% d’alcool et coûte 1000 F et "la go" 4,5% de taux d’alcool au prix de 1500 F CFA.

On ne peut hélas pas apprécier ces boissons sur place, UMAO n’ayant rien prévu pour la dégustation. " Mixeur de 30 litres, moulins à marteaux, broyeur centrifuge, étiqueteuse, dateuse-impression thermique-encre indélébile, etc., UMAO se veut la caverne d’Ali Baba de ceux qui, de plus en plus nombreux, se lancent dans la transformation de nos produits agricoles.

Dominique Koné
Kaceto.net