La 15ème édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou tire vers sa fin ; demain, les rideaux seront définitivement tirés sur la biennale qui fait de Ouaga, la capitale africaine de l’artisanat tous les deux ans. Une fierté nationale que nombreux pays nous jalousent.

A ce rendez-vous qui est à la fois économique et culturel, les artisans, c’est à dire, ceux qui produisent manuellement les articles qui sont exposés sur les stands, montrent leur savoir-faire, laissent libre cours à leur imagination créatrice.
Comme à chaque édition, l’engouement va crescendo, du moins pour le grand public, les professionnels étant très présents dès les premiers jours, histoire d’avoir le meilleur choix des articles à acheter, ou passer tranquillement les commandes.
A vrai dire, au fil du temps, la partie vente est en train de prendre le dessus sur l’esprit du salon qui est une occasion de présenter des œuvres, des échantillons à partir desquels on peut passer des commandes en quantité. Mais sur un continent où des millions d’artisans vivent directement de la vente de leurs œuvres, l’édition du SIAO est une occasion d’écouler en un temps record ses productions. On ne va donc pas s’en priver et il suffit de faire un tour dans les pavillons pour constater l’’affluence du public et l’intérêt qu’il porte aux articles mis en vente.

Dans le pavillon climatisé "Kilimandjaro", accessible au prix de 1000 F CFA pour le public, les articles haut de gamme côtoient ceux de gamme moyenne et proviennent de plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine. Sur le stand occupé par des artisans ghanéens, le visiteur a l’embarras du choix. Irène Trono, une des hôtesses qui y officient explique qu’elle est à Ouaga pour la deuxième fois. Elle accompagne son frère qui propose des chaussures et des accessoires pour femmes.
A cause de l’actualité pas toujours heureuse depuis des mois au Burkina, ils ont hésité à venir, puis se sont décidés finalement à faire le déplacement de Ouagadougou et espèrent qu’à la fin, ils auront fait de bonnes affaires et ne regretteront pas d’être venus.

Plus loin, une jeune femme, Fleur, joue à l’interprète entre une cliente et sa patronne venue du Nigeria. "On fera le bilan complet à la fin, mais pour l’instant, ce n’est pas vraiment ce que nous attendions même si on parvient à écouler des articles.
Dans le pavillon Arc-en-ciel, l’ambiance est au rendez-vous ; ici, les artisans semblent réaliser de bonnes affaires. Sur un stand, plusieurs personnes s’agglutinent soit pour demander les prix des articles, soit pour en acquérir.
A l’Est du stand, des artisans venus des 13 régions du Burkina pour exposer leurs œuvres en espérant qu’elles seront primées par le jury.

Quand on met le pieds du côté de la restauration, là, ce n’est pas de la rigolade. La chasse aux clients est des plus agressives, un marketing commercial qui n’est enseigné dans aucune école de commerce. « Monsieur, y a brochettes, frittes et aloco, trop bon. Faut venir goûter voir", insiste un restaurateur, pendant que son voisin immédiat vous prend presque par le bras pour vous proposer un poulet au rabillé ou au Soumbala, le tout au milieu de hauts-parleurs qui crachent des décibels à vous abîmer le tympan.

On gagnerait d’ailleurs à discipliner les ambianceurs à ciel ouvert qui croient ainsi attirer l’attention sur leur business. Selon Francine, une restauratrice, c’est c’est dans la soirée qu’il y a beaucoup de monde et c’est en ce moment qu’elle profite pour se faire de l’argent. Les deux jours qui restent vont être chauds et décisifs pour le chiffre d’affaires.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net