Ablassé Ouédraogo rompt le silence après la formation du gouvernement du premier ministre Christophe Dabiré. Pour lui, cette nouvelle équipe, qui aurait dû être réduite à 20 portefeuilles, est en déphasage avec les préoccupations des Burkinabè. Pis, le président du Le Faso Autrement considère que la situation résulte d’une punition des dirigeants actuels par les ancêtres, mécontents de la manière dont le pays est géré.

La formation de ce gouvernement pléthorique de 32 membres le 24 janvier 2019 n’est ni plus ni moins qu’un dernier coup d’épée dans l’eau. C’est même un non évènement d’autant plus que la composition de l’équipe du Premier Ministre DABIRE n’effleure pas les attentes urgentes des Burkinabè qui vivent une souffrance poignante et lourde dans leur chair. La « rochosité » est bien là, tenace et tentaculaire. Pour l’illustration, le Département de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles et celui des Mines et Carrières sont protocolairement au 14ème et 18ème rang respectivement.
Le Président Marc Christian KABORE, n’est pas du tout en phase avec son peuple et avec le temps. Il étale encore une fois, à travers la nomination de cette équipe gouvernementale, son irresponsabilité et son insouciance par rapport à la gravité de la crise multidimensionnelle jamais égalée que vit le Burkina Faso depuis son investiture le 29 décembre 2015. SEM Roch Marc Christian KABORE fait perdre le temps à son peuple et n’est ni une solution, ni une réponse. Il est devenu aux yeux de tous, le véritable problème de notre pays et son manque de Leadership, connu depuis longtemps, est à présent manifeste.
Dans un pays en situation d’état d’urgence et dans lequel tous les secteurs sont en délitement continu, un gouvernement resserré avec 20 Ministres au maximum aurait largement répondu au besoin impératif de réduire le train de vie de l’Etat et de recherche de l’efficacité dans l’action gouvernementale.
Le Président KABORE, qui refuse de changer son fusil d’épaule, devrait se résoudre aujourd’hui à jeter l’éponge et libérer le Burkina Faso et les Burkinabè. Il rendrait ainsi service à son peuple en constatant son échec et en rendant sa démission spontanément, conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution de notre pays, aux motifs évidents et effarants d’incompétence et d’incapacité à gouverner de manière satisfaisante le pays, à garantir la sécurité de ses compatriotes, à préserver tout simplement son intégrité territoriale.
Connaissant l’homme depuis cependant, en a-t-il la capacité, le courage humain, le courage politique pour cela ?
Le Président KABORE, son Parti le MPP et les Partis alliés à sa gestion du pouvoir ont définitivement échoué. Et il n’y a pas de honte à démissionner étant donné que l’échec n’est pas la honte. La honte, c’est la persistance dans l’échec.
Le propre de l’erreur est de se prendre pour la vérité.
Et pour ceux qui savent comprendre, la détérioration flagrante et grandissante de la situation de notre pays dans tous les domaines, notamment sécuritaire, économique et social, n’est que l’indication claire que nos ancêtres, mécontents et furieux contre les dirigeants actuels, les ont abandonnés. Quelle poisse pour le Burkina Faso.
Que Dieu protège le Burkina Faso !
Ouagadougou, le 29 janvier 2019

Le Président
Dr.Ablasse OUEDRAOGO
Commandeur de l’Ordre National