Le texte ci-contre est une chronique du gouvernement consacrée au processus de Rabat sur la migration et le développement.

Ouagadougou abrite les 12 et 13 février prochains, une réunion des fonctionnaires de haut niveau du Processus de Rabat, un Dialogue politique euro-africain sur la migration et le développement. Organisée par le Burkina Faso, avec l’appui du Secrétariat du Processus et l’Union européenne, la réunion, qui entre dans le cadre de la présidence de notre pays, regroupera environs 200 participants. Elle consacre le lancement de la mise en œuvre du Plan d’Action de Marrakech 2018-2020 et offre l’occasion d’échanger sur les conclusions issues de la réunion des fonctionnaires de haut niveau tenue les 14 et 15 novembre 2018 à Addis Abeba, en Ethiopie. Les participants à cette réunion se pencheront également sur l’évolution du Processus de Rabat en lien avec le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, adopté le 10 décembre 2018 à Marrakech, au Maroc.
Les signataires de ce Pacte s’étaient engagés, entre autres, à lutter contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d’origine, à munir tous les migrants d’une preuve d’identité légale et de documents adéquats, à faire en sorte que les filières de migration régulière soient accessibles et plus souples, à favoriser des pratiques de recrutement justes et éthiques et à assurer les conditions d’un travail décent, ainsi qu’à prévenir, combattre et éliminer la traite de personnes dans le cadre des migrations internationales.

Ce qu’il faut savoir du Plan d’action de Marrakech

Le Plan d’action de Marrakech, qui s’inscrit dans l’esprit de l’agenda 2030 de l’Organisation des nations unies (ONU), devrait contribuer à l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD). Il est décliné en 23 actions qui s’articulent autour 10 objectifs visant à parvenir à une compréhension commune des causes profondes de la migration irrégulière et des personnes déplacées de force dans la région du Processus de Rabat, à maximiser l’impact positif de la migration régulière pour le développement, et à promouvoir la migration régulière et la mobilité, en particulier des jeunes et des femmes, entre l’Europe, l’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre, et au sein de ces régions. Il s’agit également d’encourager la facilitation des procédures de délivrance de visas, de promouvoir les mesures visant à renforcer la protection des réfugiés et autres personnes déplacées de force, de favoriser l’intégration des réfugiés et des personnes déplacées de force dans les communautés d’accueil, et de renforcer les capacités des institutions publiques compétentes en matière de gestion intégrée des frontières, de prévention et de lutte contre le trafic des migrants et la traite des êtres humains. Il s’agit encore d’améliorer la protection des migrants et des personnes ayant besoin d’une protection internationale faisant l’objet de trafic et des victimes de la traite des êtres humains, de renforcer les capacités des autorités compétentes pour améliorer et assurer les processus d’identification et de délivrance des documents de voyage et, enfin, d’encourager les programmes visant à assurer un retour en toute sécurité et la réintégration durable des migrants, dans le respect de leurs droits et de leur dignité.
La mise en œuvre du plan d’actions de Marrakech ainsi décliné relève justement de la feuille de route du mandat du Burkina Faso placé sous le signe de la protection climatique et de l’environnement, facteur sine qua non pour inciter les jeunes à rester dans leur terroir. En termes d’actions menées dans le cadre de cette présidence, on notera l’intensification du dialogue, ce qui a fait qu’en moins d’un an d’exercice, cinq réunions du Comité de Pilotage (Copil) ont eu lieu. La présidence burkinabè a aussi et surtout été marquée par l’adoption en mai 2018 du Plan d’action de Marrakech, l’élaboration du rapport d’analyse individuelle du Plan d’action conjoint de la Valette (PACV), et l’adoption des conclusions conjointes du Processus de Rabat et de Khartoum, mais l’engagement du Processus de Rabat sous la présidence burkinabè a également été constaté à l’occasion de la signature les 10 et 11 décembre derniers à Marrakech, du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, lors de la conférence intergouvernementale organisée à cet effet.

Le Processus de Rabat en bref

Le Processus de Rabat ou « Dialogue euro-africain sur la migration et le développement » est un dialogue régional sur la migration qui regroupe les pays situés le long de la route migratoire entre l’Afrique Centrale, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique du Nord et l’Europe. Fondé en 2006 sur une vision nouvelle et globale des questions migratoires, ce Processus ouvre la voie à une gestion concertée et équilibrée des migrations, dans un esprit de partenariat et de responsabilité partagée. Il comprend plus de 60 pays africains et européens, y compris la Commission européenne (CE) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui se réunissent de façon régulière afin de discuter des questions techniques et politiques liées à la migration et au développement.
Depuis 2015, suite au Sommet tenu à la Valette, à Malte, sur les migrations, le Processus de Rabat et le Processus de Khartoum sont les deux dialogues régionaux qui forment le cadre de la Valette. Ils sont chargés de suivre et de rendre compte de la mise en œuvre du PACV pour permettre aux pays partenaires de dresser le bilan des progrès réalisés. Depuis sa création, le PACV a renforcé la coopération entre les partenaires africains et européens et a fourni une gestion humaine et durable des migrations des deux cotées de la Méditerranée.

Ministère de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur
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