Président de la commission Affaires générales, sociales et culturelles du bureau du conseil municipal de Ouagadougou et Secrétaire des Jeunes MPP de l’arrondissement n°03, Christophe Pagbelguim a été brutalement arraché à l’affection des siens le 4 février

Cimetière de Kamboinsin hier 5 février en fin d’après-midi. Le représentant de la famille termine son discours de remerciement. Il salue la forte mobilisation des amis, camarades, collègues et connaissances de Christophe Pagbelguim qui depuis l’annonce de son décès brutal le 4 février, leur ont apporté soutien et réconfort. Il promet que « ce qui sera décidé dans les jours à venir en lien avec le décès sera communiqué ».
On range outils qui ont servi à préparer, selon les mots du curé, « le lieu de repos éternel de Christophe Pagbelguim », arraché à l’affection des siens dans la fleur de l’âge. Il aurait eu 35 ans en août prochain. Un drame qui fait perdre la parole à l’assistance. Elle se disperse dans le silence.
A l’annonce de sa mort, beaucoup parmi ses amis et collègues ont pensé à un accident qui lui a été fatal. Certains l’ont vu la veille en bonne santé. Il avait bonne mine et ne se plaignait de rien. Selon un de ses frères, les choses sont allées très vite. « Comme d’habitude, il a fait ses courses, préparant notamment la journée de présentation de vœux que nous devions faire dimanche prochain au village.
Vers 15 heures, en voulant prendre une douche, il est tombé, mais s’est relevé et a terminé de se laver. Il est ensuite sorti discuter avec des gens qui étaient devant sa porte. C’est là qu’il est tombé une seconde fois. Sa mère et son épouse ont donné l’alerte. On l’a relevé et on l’a installé dans un véhicule pour le conduire au CMA de Pissy. Mais sur place, on a hélas constaté qu’il était déjà mort », raconte-t-il, trémolos dans la voix. Sans autopsie, on ne saurait jamais de quoi ce jeune chef de foyer est décédé.

La nouvelle de sa mort, qui s’est vite répandue sur les réseaux sociaux, a littéralement assommé ses amis, camardes et collègues. Tous le décrivent comme « un type sans problème, gentil, serviable et d’une extrême courtoisie ».
Au cimetière de Kamboisin, le ministre de l’Energie, également secrétaire national chargé des jeunes du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) Ismaël Bachir Ouédraogo lui a rendu un vibrant et émouvant hommage. « Un camarade exemplaire, dynamique, dévoué à la cause du parti et qui s’est engagé dans la lutte contre les injustices ». Membre du Bureau politique national et Secrétaire des Jeunes MPP de l’arrondissement n°03, Christophe Pagbelguim « pour des raisons qui lui sont propres, mais que nous ne comprenons pas, a choisi de partir au moment où nous avons entrepris le renouvellement des structures pour préparer les prochaines batailles électorales », a poursuivi le patron des jeunes MPP. Avant de clore son discours, il a pris l’engagement au nom de ses camarades, « de poursuivre le combat que tu as engagé pour plus de justice, de liberté et de démocratie ».
S’exprimant au nom du maire de la commune de Ouagadougou, actuellement en mission hors du Burkina, le premier adjoint, Moussa Belem a exprimé « le soutien et l’affection du personnel de la mairie à la famille de notre collègue dont la disparition nous plonge dans le désarroi ». Christophe Pagbelguim était président de la commission Affaires générales, sociales et culturelles du bureau du conseil municipal de Ouagadougou.
Quelques heures plus tôt, au domicile mortuaire à Rimkièta, le président par intérim du MPP, Simon Compaoré a salué, aux côtés du député Mossé Abdoulaye, la mémoire d’un grand militant, combatif, exemplaire et qui s’est battu pour porter haut les couleurs du parti.
Celui que tous pleurent repose désormais au cimetière de Kamboisin, dans la banlieue nord de Ouagadougou. Il laisse derrière lui une veuve avec deux enfants dont le dernier n’a pas encore deux mois.

Joachim Vokouma
Kaceto.net