L’opposition politique s’est dite « inquiète » jeudi de la multiplication des affrontements intercommunautaires au Burkina Faso, après des représailles consécutives à une attaque jihadiste ayant fait 62 morts, à l’issue d’une rencontre avec le président Roch Marc Christian Kaboré.

‘’Nous sommes inquiets de ce que notre pays qui était un havre de paix et d’harmonie entre des dizaines d’ethnies se retrouve aujourd’hui le théâtre d’affrontements qu’on ne saurait trop qualifier et qui mettent en face, l’un de l’autre, certaines communautés’’, a déclaré le chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré, après plus d’une heure d’échange avec le président kaboré, sur la tenue prochaine d’un dialogue politique.
‘’Il y’a malheureusement dans notre pays, depuis quelques temps un certain nombre événements de cette nature qui nous interpelle très fortement, sur notre vécu ensemble, allié à notre combat contre le terrorisme’’, a-t-il indiqué.
Soixante-deux personnes ont été tuées entre dimanche et mardi lors d’attaques jihadistes suivies d’affrontements intercommunautaires dans la commune d’Arbinda (nord du Burkina Faso), frontalière du Mali, selon un nouveau bilan officiel.
Confronté depuis quatre ans à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, le Burkina Faso enregistre également des affrontements intercommunautaires.
Début janvier, 48 personnes selon le gouvernement et plus de 200 selon la société civile, ont été tuées lors de représailles contre la communauté peule, après l’attaque du village de Yirgou (centre) attribuée aux jihadistes.
‘’Il faut les (affrontements) condamner mais appeler les burkinabè à avoir le sens de l’unité et de l’union.
A ce niveau, il y a une responsabilité collective de tous mais il y’a une responsabilité particulière qui est celle du gouvernement que nous voulons exhorter à faire en sorte que l’état et l’état de droit prévalent dans cette situation’’, a estimé Zéphirin Diabré.
‘’Nous sommes un état de droit qui est organisé et appuyé sur un certain nombre de piliers dont la justice et qui dicte que s’il y’a un certain nombre de comportement qui soient répréhensibles, et il y’en a, il faut que ce soit fermement puni par la loi. C’est quand on le fait ainsi qu’on a la chance de ne pas les voir se répéter’’, a-t-il souligné.
Dans un communiqué publié par la présidence, le président Roch Marc Christian Kaboré a appelle les populations ‘’au calme et à la retenue, et à se départir de toute tentative de justice sommaire’’.
« Des instructions fermes ont été données aux Forces de défense et de sécurité pour qu’elles renforcent la sécurité des populations desdites localités », a-t-il rassuré.
« Une enquête sera diligentée sur les circonstances de ces événements, afin que les coupables subissent la rigueur de la loi ».

Agence d’information du Burkina