Rood Woko, le grand marché de Ouagadougou, situé dans le centre-ville de la capitale burkinabè, a vibré ce jeudi 16 mai 2017, au rythme d’une opération d’assainissement de ses voies d’accès internes. Entre désorganisation et résistance de certains commerçants, l’affaire s’est achevée dans la confusion la plus totale.

Manque de coordination entre les services techniques de la mairie de Ouagadougou, l’Agence de développement économique urbain (ADEU) et la Direction générale de la Police municipale ? Logistique insuffisante ? Une chose est sûre, c’est qu’ au moment où nous quittions l’enceinte du grand marché de Ouagadougou ce 16 mai 2019 autour de 10 heures, dans un concert de sifflets de réprobation et de mécontentement de certains commerçants, rien de qu’il avait été prévu n’avait fonctionné.
En effet, initialement, il s’agissait de faire dégager les allées du grand marché, illégalement occupées par certains marchands. Cette occupation anarchique est d’ailleurs vivement condamnée et dénoncée par el Hadj Inoussa KABORE, l’un des responsables des commerçants.
Pour lui, il est urgent d’éviter que le spectre de l’incendie de 2003 ne se répète. Or, au vu de ce qu’il s’y passe actuellement, dit-il, le risque est élevé. En la matière, insiste-t-il, c’est aux autorités de prendre leurs responsabilités. Au risque dit-il, de faire effectivement des mécontents. Mais pour lui, c’est le prix à payer si l’on veut éviter un nouvel embrasement général.

Eviter le scénario catastrophe de 2003

Il est un peu plus de 8 heures, lorsque l’opération débute. Mais de toute évidence, la coordination n’est pas au beau fixe. En outre, les éléments chargés de l’exécution du projet sont en nombre très insuffisant par rapport à la tâche à accomplir sur le terrain. Ces derniers doivent d’ailleurs rapidement faire face à une opposition farouche de mécontents, qui se regroupent et empêchent toute avancée. Ils font diversion pendant que leurs collègues s’attèlent à évacuer les lieux avec leurs marchandises.
A 9 heures, le camion Benne chargé du ramassage fait son entrée en marche-arrière, côté est du grand marché, dans un bruit assourdissant de protestation. Mais à peine a-t-il commencé à se garer qu’il repart aussitôt, sans avoir pu accomplir sa mission.
In fine, seuls quelques étalages de fortune seront poussés hors du marché et embarqués par les agents de la Police municipale. Ces derniers, de toute évidence, ne semblaient pas faire montre d’une grande motivation. L’on apprendra plus tard que l’opération a été suspendue. Dans le camp des protestataires, c’est la joie. L’on crie victoire, l’on se congratule mutuellement. Sauf que le danger lui, reste bel et bien présent.

Juvénal Somé
Kaceto.net