Les élections européennes se sont tenues le dimanche 26 mai 2019, prélude à la formation du prochain parlement européen ainsi qu’à la désignation d’un nouvel exécutif, celui de la présidence de la Commission post JUNKER. Autant d’enjeux qui, de toute évidence semblent avoir suscité un regain d’attention et d’intérêt de la part des citoyens du vieux continent que l’on disait pourtant fâchés avec Bruxelles et ses mécanismes complexes.

Au-delà des résultats de ce scrutin, le continent africain, lui aussi engagé depuis plusieurs décennies dans des processus d’intégration sous régionale et régionale, gagnerait-il à trouver dans le cas européen, des éléments de motivation qui pourraient éventuellement nourrir sa propre pratique et sa propre expérience ? Ce serait souhaitable.
A l’image de l’Europe, l’Afrique est sur la voie d’un projet communautaire depuis .... 1963. A l’image de l’Europe, l’Afrique s’est dotée de ses institutions d’intégration. Mais la comparaison pourrait s’arrêter là. Car pour le reste, le modèle africain a encore du chemin à faire, pour se hisser au niveau du nec-plus-ultra.
En effet, les élections européennes qui viennent de se dérouler le 26 mai 2019, offrent sans aucun doute des pistes de réflexion intéressantes. Ces dernières pouvant être exploitées à postériori, dans le cadre d’une amélioration des politiques actuelles. C’est en tout cas la position défendue au niveau du Centre d’analyse et de suivi de l’actualité en Afrique de l’Ouest et pour le Sahel, basé à Bamako, au Mali.

Besoin de plus de démocratie

Contrairement à ce qu’il se passe en Europe, il existe en Afrique une multitude de parlements sous régionaux et même continentaux. Ces derniers semblent quasiment faire doublon, quand ils ne se concurrent pas ouvertement.
Le parlement de la CEDEAO a été créé en 2006 ; celui de l’UEMOA a été mis sur pied en 2003. Quant au Parlement panafricain, il a été officiellement institué en 2004.
Les membres de ces différentes assemblées, faut-il le souligner, sont « élus au suffrage universel indirect ». Ou plus exactement, sont cooptés à l’intérieur de leurs différents parlements respectifs, pour ensuite aller siéger au sein des différentes instances. En ce qui concerne les présidents des Commissions, UA, CEDEAO, UEMOA, CEMAC… Aucune élection non plus à leur niveau.
Une élection au suffrage universel direct pourrait donc changer qualitativement la donne, en rapprochant notamment les dirigeants à leurs peuples respectifs et en hâtant le processus d’’intégration.

Juvénal Somé
Kaceto.net