Hier 11 juin, des cadres du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont animé une conférence de presse au cours de laquelle, ils ont évoqué la situation qui prévaut dans le parti, les préparatifs du congrès extraordinaire prévu le 16 juin et naturellement, la procédure pour la désignation de leur candidat à la présidentielle de 2020.

Selon le premier vice-président du parti, Achille Tapsoba, le CDP se porte bien parce que, d’abord, ses structures et ses organes fonctionnement correctement et conformément à ses dispositions statutaires. Ensuite, il est présent sur le terrain et cela "a valu à notre président un prix qui lui a été décerné comme étant un des meilleurs hommes politique de l’année 2018 » par une association. Enfin, dit-il, les militants du CDP se portent bien. « Regardez-nous, nous nous portons très bien », a-t-il lancé aux journalistes.
Le congrès extraordinaire du parti prévu le 16 Juin prochain a été également abordé. Selon les animateurs de la conférence de presse, il s’agira à cette occasion de revoir les statuts pour les conformer à la réalité du terrain, c’est à dire, réviser l’article 32 qui plafonne le nombre de membres du Bureau politique national à 600 alors qu’ils sont actuellement à plus de 1000 ! Une inflation due au fait que le parti a été fragilisé suite aux événements d’octobre 2014, puis du coup d’état foiré de septembre 2015.
Et pour le reconstruire et rassembler le plus large possible les militants, des représentants de plusieurs sensibilités ont été prises en compte dans la composition du BPN conformément aux orientations du congrès ordinaire de mai 2018.
Les journalistes ont voulu savoir quelle est la position du parti par rapport à la candidature du Kadré Désiré Ouédraogo (KDO) à la présidentielle. "L’article 12 de nos statuts dit que tout militant du parti doit s’engager à ne soutenir que les candidats investis par le parti », a rappelé le vice-président du CDP, avant de poursuivre : " Nous avons dit que pour qu’il y ait un candidat, il faut que le parti soit organisé pour aller à la désignation d’un candidat qui sera celui du CDP. C’est claire et sans ambiguïté. Aujourd’hui, le parti a dit, a redit qu’il n’a pas encore organisé la procédure pour désigner le candidat. Et il se trouve des cadres comme Rasmané Daniel qui ont déjà choisi un candidat. Ce qui est encore plus dramatique, c’est que ce n’est pas seulement une intention de candidature que Kadré Désiré a annoncée", regrette Achille Tapsoba. A l’étape actuelle, poursuit-il, "tout militant du CDP peut dire qu’il a l’intention de se présenter comme candidat à la présidentielle de 2020, mais cette intention ne sera mise en œuvre qu’à l’intérieur du parti".
KDO ayant annoncé sa candidature en disant que la présidentielle est un rendez-vous d’un homme avec le peuple et qu’il n’est candidat d’aucun parti, il se met hors des procédures de désignation prévues par le CDP. "On veut nous obliger à dire que Kadré Désiré est notre candidat. C’est quelle affaire ? », s’est interrogé le premier vice-président du CDP, visiblement agacé.
A en croire, Achille Tapsoba, l’ancien président Blaise Compaoré, président d’honneur du CDP a transmis début juin une lettre au Bureau politique national dans laquelle "il est écrit clairement que concernant la candidature de 2020, le CDP doit se doter lui-même de sa propre procédure de désignation du candidat et tout cadre du parti qui voudrait exprimer ses ambitions, comme candidat à la présidentielle, devrait justifier d’un militantisme dynamique donc actif », a-t-il martelé. Ce sont, d’après lui les orientations du fondateur du parti. « Il a sifflé la fin de la récréation et donné carton rouge à ceux qui n’ont pas respecté les règles du jeu. Par conséquent nous déclarons publiquement que Kadré Désiré n’est pas le candidat du CDP"

Frédéric Tianhoun et Joachim Vokouma
Kaceto.net