Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) a tenu une conférence de presse ce samedi 15 juin 2019, à son siège, à Ouagadougou suite à la décision de suspension ordonnée par le juge des référés de la tenue du congrès extraordinaire du parti prévue hier 16 juin.

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) avait annoncé la tenue d’un congrès extraordinaire hier 16 juin pour la relecture de ses textes fondamentaux, notamment la révision de l’article 32 de ses statuts. Mais, selon le 1er vice-président du parti, Achille Tapsoba, ce congrès n’aura plus lieu. La cause ? Des membres du Bureau bureau exécutif national et du Bureau politique national ont porté plainte contre la direction du parti, déniant la qualité du président du CDP, Eddie Komboïgo de convoquer un tel congrès. Ils ont également dénoncé le nombre très important de membres siégeant dans le Bureau politique national (BPN), plus de 1000 au lieu de 600 comme l’exigent les statuts. Ils ont donc saisi la justice pour demander la suspension du congrès extraordinaire après n’avoir pas obtenu gain de cause auprès du ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale (MATDCS).
Pour Achille Tapsoba, les camarades qui ont initié cette démarche possèdent une arme secrète qu’ils comptent agiter et obliger le président d’honneur du CDP , Blaise Compaoré à ordonner le parti à soutenir Kadré Désiré Ouédraogo. Mais, la décision du président d’honneur est à l’encontre de leur arme secrète, a-t-il martelé. Questionné justement sur la candidature de l’ancien premier ministre, le 1er vice-président du CDP a été clair : "Kadré Désiré Ouédraogo n’est pas le candidat du CDP", a t-il déclaré, avant d’ajouter, quelque peu agacé : "On veut nous amener à dire que Kadré Désiré Ouédraogo est le candidat du CDP ; c’est quelle affaire ça ?"
Est-ce que le CDP doit écouter membres frondeurs du bureau politique avant de tenir un congrès ? interrogent les journalistes. Achille Tapsoba répond que le président d’honneur a laissé au parti la liberté de choisir son président en suivant les procédures normales notamment, les règlements et les textes statutaires qui régissent le parti.
« C’est pourquoi nous considérons l’acte posé par ces camarades comme une volonté manifeste de liquider le CDP », s’est-il indigné. Et de préciser que rien, absolument rien ne saurait ébranler le CDP, ni éroder la force de l’engagement et de la détermination de ses militants à tous les niveaux.
Comme l’avait dit le président du CDP Eddie Komboïgo à la sortie de l’audience le 14 juin, Achille Tapsoba a répété que la direction du parti respectera la décision rendue par la justice, c’est à dire, la suspension du congrès jusqu’à la mise en place d’un bureau politique national conformément aux dispositions de l’article 32 des statuts.
"On ne peut pas être opposé à la décision de la justice. La décision du parti était d’aller en congrès extraordinaire pour régler l’article 32 avant d’en tirer les conséquences, mais la justice dit de régler l’article 32 avant d’aller en congrès extraordinaire". Pour lui, ils ne peuvent que s’en tenir cette décision.
Il a tenu à rassurer l’opinion que tout sera mis en œuvre pour que le congrès se tienne à bonne date et dans les meilleures conditions.

Saaniayouor Levis KPODA

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