Ce mardi 25 juin 2015, l’opposition burkinabè avait rendez-vous avec la presse nationale au siège du CFOP, pour évoquer avec elle, les derniers développements de l’actualité nationale. A cette occasion, Gilbert Noël OUEDRAOGO et Abdoulaye ARBA, respectivement de l’ADF-RDA et du PMP, étaient à la table de séance et commis à la tâche de répondre aux questions des journalistes. Si le second cité s’est montré avare en paroles, ce ne fut pas le cas du premier. Tous deux ont dressé un bilan particulièrement négatif de l’action du gouvernement et de la majorité.

Révision du code pénal, examens scolaires session 2019, question des déplacés internes, suspension des concours de la fonction publique. Quatre sujets au menu d’un point de presse aux allures de réquisitoire contre la gestion du pays par le pouvoir MPP. Pour le CFOP et ses représentants, le 176e jour du massacre de Yirgou n’a visiblement pas apporté de changement dans la gestion des affaires publiques, par le régime du président Roch Marc Christian KABORE.
Si pour le premier point ci-dessus évoqué, l’opposition est vent debout contre une révision qu’elle décrie de toutes ses forces, c’est aussi pour mieux prendre le parti des médias, en particulier, la presse nationale.
En effet, le CFOP y voit une atteinte à la liberté d’expression et de presse et s’interroge sur une stratégie qui consiste à prendre prétexte de la situation sécuritaire et de l’action des FDS auxquelles elle prend soin de réitérer son soutien au passage, pour mieux masquer selon elle, un bilan particulièrement désastreux. Lequel est attesté à l’en croire, par l’organisation des examens scolaires qui a mis au jour d’importants dysfonctionnements et laissé des milliers d’enfants sur le carreau.
Les opposants estiment par conséquent que les « enfants sont en train de payer le prix de l’échec de la politique gouvernementale en matière d’éducation » avec des résultats en deçà des attentes. Ils s’interrogent d’ailleurs sur le projet de construction de 300 nouvelles écoles annoncées par le gouvernement à travers la coopération chinoise, alors que de son point de vue, un état des lieux de la situation actuelle s’imposait, au regard du terrain et de ses contraintes. A cause de l’insécurité qui a poussé de nombreux Burkinabè à fuir leur localité d’origine pour se réfugier à Ouagadougou.
Déplacés à secourir d’urgence

Parlant justement des réfugiés, l’avocat président de l’ADF-RDA a évoqué le cas de ces déplacés qui ont fui le Soum, pour trouver refuge à Ouagadougou, en raison de l’insécurité dans leur zone. L’idée de les renvoyer chez eux est jugée révoltante par l’opposition. Elle demande par conséquent au gouvernement de créer d’abord les conditions propices à leur éventuel retour.
Sur le terrain de l’emploi, le constat est que, vu du CFOP, l’absence de communication autour du lancement des concours annuels de la Fonction publique, cache des desseins inavoués. Et trahit selon les orateurs du jour, un autre échec de la gouvernance actuelle. D’où l’interpellation faite à l’endroit du ministre la Fonction publique, afin qu’il apporte les clarifications nécessaires à cette situation.
Enfin, comme il fallait sans doute s’y attendre, la question de l’arrestation d’une artiste, Rama, pour ne pas la nommer, n’est pas passée inaperçue. La justice doit être la même pour tout le monde selon les conférenciers. Aussi bien dans la forme que dans le fond.

Juvénal Somé
Kaceto.net