C’est bien connu, temps de vacances au Burkina Faso rime aussi avec petits « jobs » ou boulots saisonniers. Cette année encore, le rituel ne se dément pas.

Pognéré * est une jeune élève de second cycle, d’un lycée de la place. Pour elle, la période des vacances sonne comme le moment idéal pour se trouver une petite occupation.
Elle n’aura pas eu besoin de chercher bien loin, puisque sa tante, restauratrice de son état, avait besoin d’un coup de main. Elle n’a donc pas hésité à l’accompagner durant quelques mois. L’activité lui plait bien dit-elle. Pour le reste, ne lui demandez pas si elle est (bien) rémunérée. Elle hésite à en parler.
L’important c’est d’apprendre, dit-elle dans un premier temps. Avant de nous faire comprendre, dans un haussement d’épaules, que « c’est la famille ». Et donc, difficile en pareille occasion, d’exiger d’être payée au même titre que les autres employés de la maison. Une logique difficile à comprendre, mais dont la jeune file semble s’accommoder tant bien que mal.

Chasse au trésor de vacances

Depuis quelques semaines, le domaine public est pris d’assaut par une multitude de jeunes et même de très jeunes vendeurs et de marchands ambulants. Ces derniers proposent toutes sortes de marchandises et de services : arachides bouillies, œufs à la coque, spirales anti moustiques, porte-clés, cirage de chaussures, hôtesses de débits de boisson…
Dans un contexte économique difficile, le mot d’ordre est le même
partout : travailler durement pour pouvoir économiser un peu d’argent pour ainsi contribuer au paiement de sa propre scolarité et à l’achat des fournitures scolaires dès la rentrée prochaine.
A ce jeu, les plus endurants pourront probablement obtenir quelques centaines de milliers de francs, toutes charges déduites. De quoi soulager la famille. Et tant pis pour les lois interdisant le travail des enfants. La réalité du quotidien est plus forte que la législation sur le travail.

* Pseudonyme

Juvénal Somé
Kaceto.net