Installés au bord des grands artères, principalement là où il n y a pas de Station de carburant, les vendeurs d’essence en bouteilles font désormais partie du décor. Parfois pourchassés par les policiers, parfois cohabitant avec eux à côté des feux de circulation ces petits acteurs du secteur informel arrivent à tirer leur épingle du jeu.

« Je faisais la mécanique mais ça ne rapportait pas beaucoup », c’e st ainsi que Sankara Tidiane justifie sa reconversion en vendeur de carburant. Positionné au quartier Paspanga non loin du camp militaire, Tidiane Sankara estime pouvoir empocher en moyenne 2500FCFA de bénéfice par jour. Il commande généralement deux bidons de 20Litres à la fois et quand c’est presque fini il appelle son fournisseur pour en commander à nouveau. Les vendeurs en gros eux s’approvisionneraient au Ghana avant de parcourir les villes et villages du Burkina pour servir les détaillants comme Tidiane.

Moustapha Banhoro pour sa part, peut engranger un bénéfice de 4000F par jour. Il était chauffeur dans une compagnie agroalimentaire mais suite à une compression il a eu du mal à trouver un emploi de chauffeur, d’où sa reconversion en vendeur de carburant au quartier Koulouba. Marié et père de quatre enfants Moustapha Banhoro estime qu’il est néanmoins difficile de subvenir aux besoins de sa famille car les revenus ne sont pas réguliers. Aussi il affirme que parfois les policiers viennent ramasser leur matériel et leur interdit de mener leurs activités. Toutefois nous avons trouvé à coté de Tidiane Sankara, des policiers régulant la circulation sans tenir compte de lui.
« Moi je n’achète jamais mon essence à la station », nous confie un client que nous avons trouvé en train d’acheter son carburant auprès de Moustapha. Selon lui, à la station on ne voit pas le carburant qui est servi ; donc parfois c’est juste de l’air qu’il nous mette dans le réservoir alors qu’ici si on achète un litre on est certain d’avoir un litre de carburant. Selon Sankara Tidiane, la principale clientèle est occasionnelle. Il s’agit de ceux qui tombent en panne de carburant alors qu’il n y a pas de station à côté.
La vente de carburant en bouteille si elle existait depuis longtemps dans les campagnes est un phénomène nouveau dans les grands centres, surtout Ouagadougou. Activité indexée par les autorités burkinabè pendant la vague d’incendies qui désolaient le pays, elle est aujourd’hui tolérée sans pour autant être acceptée par tous .Métier dangereux pour la santé de par l’inhalation du gaz, elle mériterait d’être encadrée et structurée afin qu’elle soit moins risquée et qu’elle continue de nourrir des familles. En attendant comme le dit Tidiane, les vendeurs d’essence en bouteille se considèrent comme étant des pétroliers ; c’est dire s’ils prennent leur activité au sérieux

Wendkouni