L’affaire dite du Charbon fin impliquant la société Bolloré, 12 personnes et le ministère des Mines continue de susciter la polémique. Pour beaucoup, dont l’auteur du texte ci-contre, le ministre des Mines doit quitter le gouvernement

Excellence Monsieur le Président du Faso, Roch Marc Christian Kabore,

Le Burkina Faso, notre patrimoine commun, vit depuis le début janvier 2019 au rythme d’une indignation populaire ayant trait à l’affaire dite Charbon Fin. Cette affaire lugubre sans précédent qui tient l’esprit de l’opinion en pinces de crabe est relative à la saisie par la douane dans la localité de Bobo-Dioulasso d’un chargement important de charbon fin en route pour le Canada via le port d’Abidjan en côte d’Ivoire dont la teneur en or est jugé douteux. En rappel, le lièvre sur cette affaire désormais nationale a été levée par le journaliste Ladji Bama. La justice Burkinabè s’est ensuite saisie du dossier et a procédé à une expertise du charbon fin. Cette expertise a confirmé une vaste fraude estimée à plus de la centaine de milliards de francs cfa.

Excellence Monsieur le Président du Faso, la révélation de la justice sur ce dossier a créé un tollé général au sein de l’opinion. Le tollé fait place à l’indignation populaire doublé d’un appel tous azimuts à la démission du ministre des Mines, Oumarou Idani.
Excellence,
Un procès s’est ouvert le 07 août 2019 sur cette affaire emblématique qui est à inscrire au même titre que celle du putsch manqué. Au demeurant, il est à souligner que le crime économique est tout aussi dévastateur pour la société que le crime de sang. Le dossier dit charbon fin pollue le climat social, sape la confiance des masses populaires en l’autorité, met en doute la crédibilité de toute l’équipe gouvernementale et présente une image hideuse du Burkina Faso dans le monde entier.

Excellence Monsieur le Président du Faso,
Le retour à la quiétude nationale, la continuation sereine de l’action gouvernementale et la confiance des gouvernés vis-à-vis des gouvernants dans la gestion du bien collectif exigent que vous assuriez votre prérogative républicaine en procédant au départ du ministre Oumarou Idani du gouvernement Dabiré.
Ce n’est qu’à cette condition capitale que l’opinion pourra attendre sereinement la décision de la justice sur ce dossier.

Excellence, dans l’espoir que notre lettre ouverte vous parviendra, veuillez agréer l’expression de notre haute considération.

Ouagadougou, le 07 septembre 2019
Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD)
Sylvain Ouédraogo (Porte-Parole)