La mort subite du footballeur burinabè ce week-end en Corse, en plain match, pose plus que jamais l’urgence pour le football professionnel de reconsidérer le facteur santé dans la carrière des joeurs

Le footballeur burkinabè de l’AJ Biguglia (Corse), est décédé dimanche 11 septembre alors qu’il disputait un match de football contre Furiani (Corse) comptant pour la Coupe de France. Alors que la rencontre tirait vers la fin, celui qui a porté quatre fois les couleurs nationales s’est effondré, victime d’un malaise qui lui a été fatal. Malgré les efforts des sauveteurs, Ben Idrissa Dermé, 34 ans, ne s’est plus relevé. L’ancien sociétaire de l’USSC Corte et le CAB et de l’Etoile filante de Ouagadougou vient ainsi allonger la liste macabre des footballeurs morts sur en plein match. En mai dernier, le milieu de terrain Camerounais Patrick Ekeng de 26 ans s’était effondré au cours d’un match avec son club, le Dinamo Bucarest (Roumanie), un évènement que des millions de téléspectateurs avaient suivi en direct sur les télévisions qui retransmettaient la rencontre.
Sur son site internet, l’AJ Biguglia a exprimé sa tristesse suite à la disparition du joueur et salué la mémoire de celui qui avait intégré le club depuis deux, « un gars qui avait toujours le sourire et aimait la vie. Toujours prêt à aider l’équipe ». Il laisse derrière lui une veuve et une fille inconsolables que le club a pris l’engagement de soutenir.
Le phénomène n’est pas nouveau, mais depuis une quinzaine d’année, les scènes insoutenables de joueurs pris de malaise fatal sur le terrain ne cessent de se multiplier. Le 30 octobre 1977, l’Italien Renato Curi succombe lors d’un match Pérouse Calcio – Juventus ; en avril 1980, le français meurt lors d’une séance d’entrainement avec son club, les Girondins de Bordeaux ; en janvier 1997, l’international tunisien Hédi Berrekhissa décède lors d’une rencontre amicale contre l’Olympique lyonnais ; on se rappelle encore comme si c’était hier, la mort en juin 2003, de Marc-Vivien Foé durant la coupe la Coupe des Confédérations, les yeux révulsés et les cris de douleur de ses coéquipiers. La liste est loin d’être exhaustive.
Mais à chaque fois, passée l’émotion, les choses reprennent comme si de rien n’était. Les responsables du football ne sont jamais penchés sur les causes de ce phénomène afin de le prévenir, comme s’ils redoutaient qu’une opération de catharsis n’expose au grand jour, comme dans le cyclisme, la réalité sordide du football professionnel.

Joachim Vokouma
Kaceto.net