Examens scolaires, préparatifs de la rentrée prochaine, situation des élèves déplacées dans les zones frappées par l’insécurité, évacuation du Général Djibril Bassolé, voici les points qui étaient au menu du traditionnel point de presse du gouvernement hier 19 septembre face aux médias nationaux et internationaux

D’entrée de jeu, c’est le ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, qui a fait le bilan des écoles fermées suite à la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina. « A la date du 21 juin 2019, nous dénombrons 2152 écoles primaires qui ont été fermées. Cette situation a affecté 296757 élèves répartis dans la région de l’Est, du Centre-Est, du Centre Nord, du Nord, de la Boucle du Mouhoun et du Sahel. Nous dénombrons également 192 établissements post-primaires et secondaires qui ont été fermés temporairement au moins une fois pour raison d’insécurité. Cette situation a affecté 42720 élèves répartis dans la région de l’Est, du Centre-Est, du Centre Nord, du Nord et dans la boucle du Mouhoun et du Sahel », a révélé le ministre Ouaro.
Au total, toujours d’après le ministre de l’Education, ce sont 2344 établissements scolaires qui ont été fermés temporairement au moins une fois pour raisons d’insécurité parmi lesquels, certains ont pu rouvrir avant la fin de l’année.
« La reprise des activités pédagogique pour ceux qui n’ont pas pu rouvrir se fera au fur et à mesure de la sécurisation des localités concernées et en concertation avec les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les autorités administratives des localités », a rassuré le ministre.
En ce qui concerne la situation des Personnes déplacés internes (DPI), au total, 96 infrastructures scolaires sont occupées par des PDI, ces établissements servant de logements de fortune avec des dégradations diverses, d’où la nécessité de les réhabiliter.
Pour ce qui est du bilan des examens spéciaux qui avaient été programmés pour les élèves déplacés, le ministre a indiqué que la session spéciale a concerné 4 régions : le Sahel, le Nord, le Centre-Nord et l’Est. Et les examens concernés étaient le CEP, le BEPC, et le Baccalauréat qui se sont déroulés du 3 au 16 septembre 2019.
Selon toujours le ministre Ouaro, les élèves concernés par ces examens étaient ceux des classes d’examens qui avaient bénéficié d’au moins quatre mois de cours et qui n’ont pas pu prendre part à la session normale.
« Sur les 2233 élèves attendus dans le cadre de ces regroupements, 1670 étaient effectivement présents, soit un taux de présence d’environ 75%. Ils ont été regroupés sur des sites sécurisés pour des activités pédagogiques de renforcement pendant 6 semaines. Pour le CEP, les quatre régions ont enregistré un taux global de succès de 72,08%. Celui de la session normale de juin 2019 a été de 55, 11%"
Pour le BEPC, seules deux régions ont été concernées, le Sahel et l’Est où on a enregistré un taux de succès global de 31,60%, soit 48% à l’Est et 26,69% au Sahel, le taux de succès national étant de 26,62%.
Evoquant le cas du Baccalauréat, le ministre a révélé que 8 candidats de la région du Sahel se sont présentés à Ouagadougou à la session de remplacement en série D, mais aucun n’a réussi.

En définitive, ces examens spéciaux ont permis à 1066 élèves d’obtenir leurs diplômes de fin de cycle »,
a-t-il dit. Pour ce qui est des affectations, ce sont au total 10 097 enseignants et 419 agents exerçant dans les bureaux qui ont changé de poste d’affectation, soit à l’intérieur des Circonscriptions d’éducation de base (CEB), soit d’une CEB à l’autre, soit à l’intérieur des provinces, soit d’une province à l’autre ou d’une région à l’autre.
« Parmi eux, 879 enseignants du primaire issus d’établissements fermés du fait d’attaques terroristes ont été mis à la disposition du secrétariat technique national pour affectation dans d’autres régions. Il s’agit de 876 enseignants du Sahel et de 3 de la région de l’Est. Pour ce qui est du post-primaire et du secondaire, ils sont au total 1338 professeurs et 2 personnes de l’administration et de gestion à changer de postes d’affectation », a-t-il annoncé.
Au cours de ce point de presse, la situation nationale a été également à l’ordre du jour. En ce qui concerne les retenus sur salaire des Gestionnaires de ressources humaines (GRH), le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou a estimé que c’est une mesure justifiée. « Le Conseil d’Etat a dit que les mouvements d’humeur ne sont pas des manifestations reconnues par nos textes. Des gens qui disent qu’ils font 0% d’activités, donc ne travaillent pas, doivent rembourser le salaire qu’ils ont perçu », a lancé le ministre. Pour ce qui est de l’implication d’armées étrangères dans la lutte contre le terrorisme au Burkina, le ministre a rappelé que lors du sommet des chefs d’Etats du G5 Sahel et de la CEDEAO la semaine dernière, il est ressorti clairement des discussions que seule l’armée d’un pays peut assurer sa sécurité.
Pour ce qui est de l’évacuation du général Djibril Bassolé le ministre, le porte-parole du gouvernement a expliqué que contrairement à ce que certains peuvent penser, le gouvernement ne s’oppose pas à son évacuation, mais, "ne fait que respecter les textes" en matière d’évacuation.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net