Après avoir été constant en occupant la première place des services les plus corrompus du pays en 2016 et 2017, la police municipale améliore son classement en se laissant devancer par le service des douanes et occupe la non enviable deuxième place sur quinze (15) services classés. Est-ce le début d’une prise de conscience des agents ? ou une prise à bras le corps du problème par la hiérarchie de ce corps ?

Avec les activités de sensibilisation du REN-LAC et de ses CRAC, les citoyens sont prompts à dénoncer les actes de corruption lors de la réglementation de la circulation. Ces dénonciations conduisent le REN-LAC et les CRAC à saisir les responsables des polices municipales. Ces saisines sont non seulement des occasions d’interpellation sur l’ampleur du phénomène dans ce service, mais aussi de sensibilisation des agents sur les conséquences des actes de corruption sur le développement des communes et sur la cohésion sociale.

A Koudougou, le CRAC-CO a, à plusieurs reprises saisi le directeur de la police municipale de Koudougou sur des cas de rackets. Le dernier cas en date portant sur la perception de 3.000 F CFA sans quittance sur un usager au sens interdit du grand marché de Koudougou a vu la fermeté du directeur de la police municipale. Celui-ci a fait établir la quittance de 3.000 F CFA sur place pour l’usager et a fait restituer la valeur du bien (de l’attiéké) de l’usager qui avait été jeté par terre.

Cette fermeté du directeur de Koudougou a été saluée à sa juste valeur par le CRAC-CO car, elle permet non seulement de renflouer les caisses de la mairie, de restaurer la confiance entre le service et les usagers, mais aussi de donner un signal fort de la volonté de la direction de lutter contre le fléau au sein de la police municipale afin de redorer son image aux yeux des citoyens.

Ce signal de fermeté pourrait expliquer en partie le petit bon qualitatif opéré par la police municipale dans le classement 2018 du Rapport sur l’état de la corruption au Burkina Faso.

A la 2ème place, la police municipale peut et doit faire mieux. Lutter contre le racket des usagers est possible, il suffit dire « plus rien ne sera comme avant » et de le traduire dans la conduite quotidienne des agents dans la règlementation de la circulation.

Au-delà de la police municipale, c’est l’ensemble de l’administration publique burkinabè qu’il faut assainir car l’image présentée dans le Rapport 2018 n’est pas du tout bonne : Douane (1ère), police municipale (2ème), gendarmerie (4ème), police nationale (5ème), Justice (7ème).

Des mauvaises places occupées par les services qui doivent contribuer à réprimer la corruption.

Assainir l’administration publique pour contribuer à construire une société d’intégrité !

Comité régional anti corruption du centre- ouest