La Coordination nationale des syndicats de l’éducation a protesté mardi et mercredi, contre le projet d’expulsion de l’enseignant Issouf Zoungrana, accusé par la chefferie coutumière de Zabré (Boulgou, Centre-est), d’avoir interrompu une cérémonie sacrée.

La Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) de base (SYNATEB, SYNEA-B, F-SYNTER)/sous-section de Zabré, a observé un sit-in les 8 et 9 octobre 2019 dans ladite localité.

Elle protestait contre la manière dont les autorités coutumières et administratives ont résolu l’incompréhension entre un groupe de villageois et le directeur de l’école primaire de Zourma-Diama, Issouf Zoungrana.

La pomme de discorde serait née de la perturbation par M. Zoungrana d’une cérémonie coutumière au cours de laquelle, des garants de la tradition comme à l’accoutumée, patrouillent et attrapent de la volaille et des petits ruminants qu’ils croisent sur leur chemin, afin de les sacrifier aux mânes des ancêtres.

Ainsi, lors de leur sortie le 24 septembre 2019, munis de certains objets (bâtons, flûte, …), ils auraient traversé la cour de l’école tout en sifflant, perturbant alors les activités pédagogiques.

Issouf Zoungrana, jugeant le bruit dérangeant, les aurait interpelés de contourner son établissement. Une chose qui n’aurait pas été observée.

Ainsi, au cours des tractations, les promeneurs auraient déposé leur « flûte sacrée » sur la moto d’un enseignant avant de partir.

Pour les coutumiers, Issouf Zoungrana a confisqué la flûte. Ce qui est une transgression à leurs yeux.

D’après les enseignants, les patrouilleurs ont fait fi des observations du directeur, et ont continué à siffler de plus belle.

Aidée par une partie de la population qui s’est déportée à l’école, ils auraient proféré des menaces contre le personnel enseignant.

Selon la coordination, le chef de circonscription de l’éducation de base de Zabré 1 s’est rendu au palais pour plaider afin que le directeur puisse bénéficier de circonstances atténuantes car le problème a eu lieu dans le domaine scolaire et il n’était pas informé de la tenue des rites.

A l’issue des interventions des autorités municipales, provinciales et régionales, les autorités coutumières ont dit qu’elles ne sont pas contre le pardon.

Elles ont ajouté que si l’administration maintenait l’intéressé, elles ne pourront pas assurer sa sécurité contre une agression physique ou mystique.

Toutefois, les autorités coutumières ont dit qu’elles garantiront la sécurité de tous les autres enseignants du canton de Zabré, poursuivent toujours les syndicats.

D’après la coordination, la délégation a rendu compte et le départ du directeur a été entériné.

Une résolution qui ne trouve pas l’assentiment des syndicats. Pour eux, le premier responsable de l’école, en plein exercice de ses fonctions, avait le droit d’interpeller les manifestants de ne pas mépriser les franchises scolaires.

De ce fait, résoudre la situation de cette manière exposera non seulement les agents de l’administration en générale mais aussi des enseignants en particulier. Ils se voient alors obligés de manifester leur mécontentement.

Exigent-ils ainsi la fermeture dudit établissement jusqu’à nouvel ordre pour servir de leçon à tous ceux qui transgresseraient les franchises scolaires.

Le premier jour du sit-in n’a pas été bien suivi à cause d’une pluie diluvienne. Au deuxième jour du sit-in, les campeurs auraient reçu des menaces.

Au lever du piquet, des propositions ont été faites par les syndicalistes et les leaders se proposent de les analyser avant de prendre d’autres mesures, les jours à venir.

Agence d’information du Burkina