Selon toute vraisemblance, le second programme du MCC (Millenium Chalenge Corporation), pour lequel le Burkina Faso a été retenu le 13 décembre 2016, devrait être signé dans le courant de l’année 2020. Il portera sur le volet de l’électricité dont on connaît par ailleurs l’importance dans le développement économique et social d’un pays

En prélude à ce grand rendez-vous économique et d’affaires, un atelier d’échange et de partage s’est déroulé à Ouagadougou, le 11 octobre 2019. Au cœur des discussions entre les participants, se trouvaient inscrites en bonne place, les stratégies devant permettre aux entreprises locales de tirer un meilleur profit dans les futurs marchés qui seront lancés dans le cadre du projet.
La précision est claire et sans équivoque. Elle émane du MCC : dans ses méthodes de travail, aucune préférence nationale n’est accordée aux entreprises locales du pays bénéficiaire d’un programme. Ces dernières devront donc se battre pour ne pas rester en rade. Y compris sur les aspects techniques, financiers et éthiques.
Car à la clé, il y a, selon le Directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, Issaka Kargougou, un marché de 200 milliards FCFA en compétition. Dans la même veine, le système de passation de marchés obéira, tout comme le premier Compact, à un régime dérogatoire auquel les différents acteurs devront obligatoirement se plier.

Approche solitaire ou solidaire de conquêtes de marchés ?

C’est une vérité : les opérateurs économiques burkinabè ont encore du chemin à faire sur le plan de la compétitivité. Et cela est ressorti tout au long des échanges. Outre leur faible structuration, leur capacité financière souvent limitée, elles rechignent à se mettre ensemble et vont séparément à la conquête d’opportunités, comme l’a affirmé sans langue de bois, Tambi Kaboré, le Coordonnateur de l’UCF-Burkina. Il y a donc lieu de changer de fusil d’épaules. D’où la problématique de l’atelier axée sur la « sensibilisation » à la pratique du « réseautage ».
Pour Michael Simsik, Directeur du MCC-Burkina, l’approche inclusive et participative est la meilleure qui puisse garantir à terme, une bonne compréhension autour de la mise en œuvre effective des actions et activités entrant dans le cadre de la mise en œuvre du prochain Compact.

Du reste, après une semaine de réunion avec les parties prenantes, ajoutera-t-il, il ressort une meilleure compréhension des différents domaines dans lesquels selon lui, une adaptation de l’approche de travail est possible dans le cadre de l’exécution du projet qui devra obligatoirement tenir dans le délai de temps qui lui est imparti, soit 5 ans.
Il est à noter que selon le processus de formulation du Compact, trois projets majeurs ont été identifiés au terme de la phase 3 sur une échelle de 4 : Il s’agit respectivement du projet de renforcement de l’efficacité du domaine de l’électricité, (PREDEL), du projet d’accroissement de l’offre d’électricité moins coûteuse (PADOEL) et du projet réseaux et accès à l’électricité, PRAEL.
C’est donc autour de ces grands pôles que vont se dérouler les processus de passation et d’attributions des marchés aux différentes entreprises soumissionnaires. A charge pour ces dernières de bien exécuter le travail sur le terrain. A ce propos, les participants à l’atelier ont été avertis concernant les suites qui pourraient découler ipso facto, d’un non-respect éventuel des engagements contractuels. Le gouvernement américain veillera au grain.

Juvénal Somé
Kaceto.net