« La récréation est terminée pour les Kogloweogo », nous pouvons ainsi résumer la sortie médiatique de Simon Compaoré, ministre d’Etat en charge de l’administration du territoire et de la sécurité. Plus d’arme à feu sans autorisation, pas de sévices corporels, encore moins de prison particulière pour les groupes d’autodéfense Kogloweogo que pourtant le ministre, caressait dans le sens du poil. Ce 10 Juin 2016, Simon Compaoré a changé de fusil d’épaule.

Renforcement des contrôles aux feux de signalisation routière, c’est ce qui a annoncé depuis deux semaines déjà, le durcissement de ton de l’exécutif. Le ministre d’Etat annoncera d’ailleurs qu’il est temps que les gens sachent que le pays est gouverné. Des véhicules saisis envoyés à la fourrière, des motos confisquées pour une semaine et une amende multipliée par plus de quatre, les habitants de Ouagadougou ont constaté la force de l’Etat, à telle enseigne que quand bien même le feu de circulation est au vert, certains hésitent à avancer.

Salif Diallo avait planté le décor au lendemain des élections municipales en disant que maintenant que toutes les élections étaient passées, le gouvernement allait prendre de grandes mesures pour satisfaire les populations. Nous pouvons donc sous-entendre qu’avant les élections, le MPP, parti au pouvoir était dans l’optique de flatter son électorat.
Simon Compaoré va plus loin encore dans son communiqué du 10 Juin en fustigeant tout acte visant à se rendre justice à soi-même. Ainsi toutes les personnes qui ont l’habitude de bastonner les voleurs dans les quartiers, celles qui ne tardent pas à incendier les véhicules lors des accidents de la route, seront traquées et punies. Le ton est ferme et vise à convaincre que le gouvernement a la situation en main. Mais ne voilà-t-il pas que les syndicats aussi commencent à donner de la voix !
Grève des boulangers, grève des correcteurs du BEPC, préavis de grève des organisateurs du Baccalauréat, face à ces mouvements légaux le gouvernement ne peut que négocier, voire proposer véritablement des solutions car si dans certains cas il est possible d’user de la force républicaine dans d’autres cas, il faut plutôt négocier et trouver des solutions structurelles.

Kaceto.net