Installé le 06 juin 2019 en qualité de Consul général du Burkina Faso à Soubré (République de Côte d’Ivoire), Monsieur Hervé BAZIE a entamé une série de tournées de prises de contact avec les Burkinabè résidant dans sa juridiction consulaire du 1er au 9 octobre 2019.

Le tout nouveau premier Consul général du Burkina à Soubré, accompagné de son adjoint, Maxime G. SOURWEMA, de El Hadj Ben Ousmane OUEDRAOGO et de Joseph BADO, personnes ressources, est allé à la rencontre des Burkinabè vivant dans quatre régions de la circonscription consulaire : le Tonkpi, le Haut-Sassandra, le Guemon et le Cavally.
M. Hervé BAZIE a visité tour à tour les localités de Man, Biankouma, Semien, Daloa, Vavoua, Issia et Saioua, Duékué, Guiglo et Zoukougbeu afin de s’imprégner des réalités que vivent les Burkinabè. A l’entame de chaque localité, il a rendu des visites de courtoisie aux autorités administratives ivoiriennes (Préfets, Maires ou Sous-Préfets).
Travailleurs bien intégrés, les Burkinabè exercent dans tous les secteurs d’activités dans cette partie ouest ivoirienne : l’agriculture, l’élevage, le commerce, l’artisanat, etc. Toutefois, on note quelques brebis galeuses. A Biankouma, le Préfet a informé le Consul général de l’assassinat d’une dame et quatre personnes blessées à l’avant-veille de la visite par un Burkinabè, suite à un simple malentendu. Ce cas n’est pas isolé car les crimes de ce genre sont fréquents dans la région. Aussi, le Préfet recommande aux Burkinabè à ne plus se rendre justice mais plutôt à recourir toujours aux mécanismes prévus par l’Etat ou la chefferie traditionnelle. La boucle du cacao s’étant déplacée dans cette région, les problèmes liés à l’occupation des terres sont récurrents. Des Burkinabè ont des litiges fonciers liés à la spéculation des terres et occupent les forêts classées. L’orpaillage clandestin est également pratiqué par certains Burkinabè. A la suite du Préfet, le Consul général a voulu savoir si le certificat de résidence est un document de voyage ? Les réponses diffèrent selon. A Semien, le Préfet a été affirmatif en indiquant que cette pièce est exigée aux corridors pour des besoins de statistiques. Le Commandant de la brigade de gendarmerie est aussi de cet avis.

Après avoir remercié les autorités ivoiriennes et la communauté burkinabè, le Consul général leur a transmis les salutations de l’Ambassadeur du Burkina Faso à Abidjan et celles des plus hautes autorités du Burkina. Il a invité ses compatriotes à la solidarité avec l’ensemble du peuple burkinabè qui traverse une période difficile marquée par le terrorisme.
Ensuite, il a articulé son message autour de la cohésion sociale et de l’organisation de la communauté. A cet effet, M. Hervé BAZIE a prêché la cohésion sociale et l’unité au sein de la communauté. Pour une célérité des décisions, il a souhaité que l’organisation de la communauté soit calquée sur le modèle de province ou de région à l’image des entités administratives burkinabè. Cela permettra d’éviter les lourdeurs et d’accroître le dynamisme.
Au plan socioéconomique, le Consul général a demandé à ses compatriotes à s’organiser en associations selon les secteurs d’activités ou catégories socioprofessionnelles qui sont des canaux par lesquels ils peuvent solliciter l’accompagnement des institutions financières.
Expliquant le rôle et la mission du Consulat général, M. Hervé BAZIE a indiqué qu’en plus de la protection, son service délivre des actes administratifs. Il s’agit de l’état-civil surtout. Egalement, le Consulat général célèbre les mariages, délivre les extraits d’actes de naissance déclarée sous soixante jours, établit les livrets de famille, etc. La communauté burkinabè est priée de se prémunir de documents réguliers pour sa famille (extraits d’acte de naissance, certificats de nationalité) et pour ses propriétés foncières, immobilières et mobilières. Pour tout acte administratif relevant de sa compétence, les services du Consulat général sont ouverts et disponibles.
Enfin, pour faciliter la participation des Burkinabè de l’extérieur au scrutin présidentiel de 2020, Hervé BAZIE a annoncé qu’une seconde mission consulaire spéciale séjournera du 05 au 20 janvier 2020 à Soubré. Les Burkinabè intéressés sont invités à se faire établir la CNIB ou le passeport ordinaire. Sur la question d’investissement au pays, tout Burkinabè doit porter à cœur la mère patrie. C’est un amour à cultiver et qui doit être inculqué aux enfants. A cet effet, le Consul général rassure que des possibilités de sécurisation des ressources et des investissements existent au Burkina. Il a cité les sociétés immobilières et les institutions financières qui offrent de conditions préférentielles.

Après son intervention, la parole est revenue à l’assemblée. Essentiellement, les doléances et préoccupations ont porté sur l’exigence de la carte de résidence comme document de voyage ; la mauvaise qualité de la carte d’identité consulaire (CIC) ; le cantonnement des bureaux de vote dans les ambassades et consulats ; le non usage de la CIC comme pièce de votation ; la demande d’ouverture de consulat honoraire à Man et Daloa ; la mise en place d’un mécanisme de financement des activités rémunératrices pour les femmes et les jeunes. A l’issue des échanges très nourris, cette tournée a réveillé chez la communauté burkinabè, la fibre patriotique. Et au regard de la récurrence des litiges, la nomination d’un conseiller juridique pourrait améliorer l’efficacité du Consulat général dans sa mission de protection. En somme, la sortie a permis de ressentir la présence de l’Etat et de l’administration centrale burkinabè, mais aussi, elle a retenti auprès de l’administration locale et des autochtones ivoiriens comme une volonté marquée de l’Etat burkinabè de protéger ses ressortissants. Vue son incidence et ses enjeux, le Consulat général devrait en faire un axe privilégié dans sa mission de protection.

Issouf Zabsonré
Attaché de Presse
Ambassade du Burkina
à Abidjan