Afin de lutter contre le chômage des jeunes qui représentent 43% de la population de moins de 30 ans, le gouvernement a lancé depuis quelques via le ministère de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle, un programme de formation à l’auto-emploi. Une politique qui commence à porter ses fruits

Le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA), une structure placée sous la tutelle du ministère de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle, a lancé le vendredi 16 septembre 2016, à Bobo-Dioulasso, la phase III de l’appel à projets, un dispositif innovant de formation professionnelle au profit des jeunes.
La cérémonie de lancement présidée par le ministre Jean Claude Bouda et parrainée par Mgr Anselme Sanon, s’est déroulée dans la salle de conférence du Centre Muraz, en présence des partenaires techniques et financiers, des formateurs et des bénéficiaires.
Prenant en premier la parole, la représentante du directeur régional du ministère de la Jeunesse, a souhaité la bienvenue aux participants et remercié les autorités centrales d’avoir choisi la ville de Sya pour abriter cette cérémonie d’envergure nationale. Elle a également exprimé sa reconnaissance aux partenaires techniques et financiers pour leur engagement en faveur de la cause des jeunes.

Intervenant en second lieu, le représentant des promoteurs/opérateurs des formations a aussi remercié le FAFPA, le Ministère et les PTF pour avoir accepté leurs projets de formation des jeunes. Tout en reconnaissant l’existence d’obstacles dans la mise en œuvre de ces formations, il a néanmoins promis une formation de qualité aux nouveaux apprenants qui seront recrutés : « Pour ce qui nous concerne, nous prenons l’engagement de tout mettre en œuvre pour que les formations qui seront déroulées soient des formations de qualité parce que permettant l’insertion effective des jeunes apprenants ».Pour joindre l’acte à la parole, son intervention a été suivie par deux témoignages sur les projets de formation N°2.
Le premier témoignage provient d’un promoteur modèle qui a formé 200 jeunes dont 120 hommes et 80 femmes sur l’embouche animale, l’apiculture, le maraîchage et la transformation des produits agricoles. Selon ses propos, la formation s’est déroulée de septembre 2014 à décembre 2015 et a abouti à un taux d’insertion professionnelle de 100% des bénéficiaires en milieu rural, et 70% en milieu urbain. Le second témoignage provient d’un jeune bénéficiaire de 24 ans qui a été formé au complexe scolaire Barka/Crédo dans le domaine du carrelage, de juillet 2014 à mars 2015. Selon lui, la formation lui a permis d’acheter un engin et mettre en place son propre atelier qui emploie actuellement d’autres jeunes. Tout en reconnaissant l’utilité de ces formations, il lance un appel aux jeunes pour un réveil de conscience.

Intervenant à la suite des témoignages, le parrain a aussi exprimé sa profonde gratitude à toutes les parties prenantes de la formation et l’insertion socioprofessionnelle pour l’avoir désigné comme parrain. Mgr Sanon s’est ensuite appesanti sur l’importance de la formation dans le développement du capital humain, dans la création des richesses et dans le développement tout court d’un pays. « La formation professionnelle constitue la porte d’entrée à l’emploi qui est un moyen de création de richesses, car, comme le souligne le FAFPA à travers sa devise « le développement commence par la formation » » a t-il déclaré, ajoutant plus loin, que « la valorisation du capital humain représente, à tout point de vue, un atout indispensable non seulement dans le processus d’éclosion des compétences professionnelles, mais elle constitue sans doute, un couloir important qui mène sur la voie de l’insertion socioéconomique des hommes et des femmes ».
Pour terminer, il a exhorté les jeunes à être de « véritables vecteurs du changement pour faire fructifier la compétence professionnelle » tout en leur réitérant son engagement indéfectible à les accompagner jusqu’à la fin de leur formation.
Quant au chef de file des Partenaires techniques et financiers, il s’est réjoui de la reprise des formations après une interruption, tout en remerciant les responsables du ministère de la Jeunesse, du FAFPA et le parrain pour tous les efforts consentis en faveur des jeunes. Il a insisté sur la nécessité de s’intéresser à la formation dans les politiques de développement du pays qui compte 43% de jeunes de moins de 30 ans, dont 75% d’actifs sans instruction. Il a aussi invité les promoteurs/opérateurs à assurer une formation de qualité aux 10 000 jeunes bénéficiaires. Pour terminer, il a exhorté le FAFPA à assurer un meilleur suivi documenté des formations, à raccourcir les délais d’instruction des dossiers d’appel à projet et à améliorer son taux d’absorption des fonds.

Dernier intervenant, le directeur du cabinet, représentant le ministère de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle a aussi insisté sur l’importance de la formation professionnelle dans le développement socio-économique d’un pays. Il a salué les efforts du gouvernement pour développer le capital humain à travers le Programme d’appui à la politique sectorielle d’enseignement et de formation technique et professionnels (FAFPA/EFTP). Poursuivant son discours, il a invité les jeunes à s’approprier ce dispositif d’insertion professionnelle et a remercié l’ensemble des partenaires impliqués dans le financement de ces formations. Il a enfin déclaré le lancement officiel des activités de formation de la troisième édition de l’Appel à projets.
La signature de deux conventions de financement entre le Directeur du FAFPA et les promoteurs/opérateurs a été le dernier acte de cette cérémonie. Il s’agit du financement attribué aux promoteur/opérateur Union Yaanta/Afrique Impact et celui du Groupement Faso Vert de Bobo/Ecole Nationale des Eaux et Forêts de Bobo.

Der Stéphane Dabiré, à Bobo-Dioulasso
Kaceto.net