Hier 27 janvier 2020 s’est ouvert dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, un atelier national de restitution de l’étude conduite par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sur le vote des personnes déplacées internes.

A l’issue du dialogue politique tenu en juillet dernier, instruction avait été donnée à la CENI de réfléchir à un mécanisme permettant d’assurer la continuité du droit de vote de tous les Burkinabè, au regard du climat sécuritaire actuel. Autrement dit, comment permettre aux personnes ayant fui leurs domiciles en raison de l’insécurité de pouvoir prendre part aux prochaines consultations électorales d’octobre 2020 ? Pour répondre à cette question, la CENI a mis en place une commission qui a entamé des réflexions avec des partenaires techniques et financiers. Hier, cette commission a dévoilé le contenu de ses travaux.
Selon le président de la CENI, Ahmed Newton Barry, l’étude a été menée en deux phases et c’est la première phase qui a été restituée. Elle a consisté à imaginer deux scenarii possibles autour de la problématique de l’enrôlement des personnes déplacées. Vice-président de la CENI, Adama Kéré a expliqué que le premier scénario permet d’envisager le rattachement de l’électeur à sa commune de départ depuis sa commune d’accueil. « Ça veut dire que quelqu’un qui est dans une commune A et qui va dans une commune B du fait de la situation sécuritaire, on pourrait envisager que cette personne enrôlée dans la commune B puisse être rattachée à la commune A. Lorsque la personne va voter, elle devrait voter pour la commune A », a-t-il expliqué.

Deuxième scénario, la personne déplacée est enrôlée là où elle est accueillie et sa voix va être comptabilisée dans la circonscription dans laquelle elle est vit au moment du vote.
Des deux scénarii, l’enrôlement des personnes déplacées internes se fera dans leurs communes d’accueil, sur présentation de la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) ou d’un passeport burkinabè en cours de validité, comme le stipule le nouveau code électoral. Au plan juridique, rassure Adama Kéré, les articles 48 et 60 du Code électoral « constituent une base légale et suffisante pour prendre en compte la situation des personnes déplacées internes", insistant toutefois que le fait que cette situation est est susceptible de modifier le paysage électoral et d’avoir un impact sur les équilibres politiques dans les localités d’accueil.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net