Le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) a entamé jeudi, un sit-in de 48 heures pour exiger du gouvernement, la finalisation des échanges autour du statut dérogatoire proposé le 2 octobre 2019 par le gouvernement comme phase transitoire à la mutation des médias publics en Société d’Etat.

Un important dispositif sécuritaire et armé jusqu’aux dents barricadait tôt le matin les quatre coins de la RTB, lieu habituel des mouvements d’humeur des médias publics, en ce premier jour du sit-in de 48h du SYNATIC.

Des agents venus pour la circonstance, recevaient sur place des messages du bureau national de leur syndicat demandant d’observer trois heures (8h à 11h) d’arrêt de travail dans leurs services respectifs sur toute l’étendue du territoire national, durant les deux journées de protestation.

Par ce mouvement d’humeur (sit-in), le SYNATIC exige du gouvernement la finalisation des échanges autour du statut dérogatoire comme phase transitoire à la mutation des médias publics en Société d’Etat, la dotation conséquente de RTB et de Sidwaya en équipements et moyens adéquats pour mener à bien leurs missions.

Les autres revendications du syndicat des médias publics sont le versement intégral de la Taxe de soutien au développement des activités audiovisuelles de l’Etat aux médias publics conformément à la loi sur l’audiovisuel et le respect des libertés syndicales, l’arrêt de la répression et l’intimidation des médias.

Les responsables syndicaux expliquent que c’est le 7 novembre 2019 que l’Etat a engagé des négociations avec les syndicats autour du statut dérogatoire et précisent que la dernière séance de discussions s’est tenue le 30 décembre passé.

« Mais au lieu de donner une chance aux négociations, le gouvernement, usant de menaces et de dilatoires les a suspendues à nouveau, en promettant une réponse dans les meilleurs délais et ce, hors du cadre de discussion », explique-t-on.

Le syndicat des médias publics a regretté le mépris de la réponse apportée par les autorités lors des discussions de décembre 2019 qui sont loin d’être à la hauteur des sacrifices consentis par les travailleurs.

Le SYNATIC affirme avoir suspendu son sit-in prévus les 22 et 23 janvier 2020, afin de témoigner sa solidarité aux 36 victimes des attaques terroristes dans la province du Samatenga (Nord), suite au deuil national décrété par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

A l’entendre, depuis la fin de ce mouvement, le gouvernement n’a manifesté aucune volonté réelle d’examiner les préoccupations des syndicats et d’y apporter des solutions appropriées.

Le bureau national a signalé qu’à l’issue de ce sit-in des deux jours, si aucune solution n’est trouvée, le SYNATIC engagera des luttes multiformes pour faire aboutir ses légitimes revendications.

En rappel, depuis 2016 les travailleurs des médias publics protestent contre la lenteur du processus de mise en œuvre d’une loi votée par le Conseil national de la Transition.

Agence d’information du Burkina