Hurlements, injures, discourtoisie, etc., la police burkinabè se comporte souvent de façon désagréable vis à vis des usagers. Au risque de créer parfois des situations explosives

« Toi tu vas où ? Ça veut dire quoi ça ? C’est quel comportement ça ? », ce sont des invectives d’un policier au quartier Paspanga au niveau du feu tricolore sur l’avenue 56 croisant le mur de la Gendarmerie, non loin de l’Alimentation Ezama. Cette adresse d’un policier qui criait sur un automobiliste n’est pas du tout courtoise. Certes, le conducteur c’était mis en double file, gênant du coup ceux qui venaient d’en face, mais le policier ne pouvait-il pas être plus courtois ? Pire encore une dame au niveau du feu au croisement de la voie venant de la zone du bois et allant vers l’Hôtel Silmandé se plaint d’avoir été injuriée par le policier en langue Mooré. Quand elle a fait demi-tour pour se plaindre, il s’est justifié en disant qu’elle avait brûlé le feu et c’est un autre policier qui est venu présenter ses excuses et calmer la dame.
Les plaintes des Burkinabè sur le comportement des policiers sont de plus en plus nombreuses ; il n y a qu’à écouter les émissions interactives sur les différentes radios de la place pour s’en faire une idée. Pour toute institution, il est important de tenir compte du feedback des populations afin de s’améliorer. Pour ce qui concerne les services de police, il est clair qu’une formation en communication non violente serait bien à propos. L’on peut être ferme tout en restant courtois et c’est ce que certains policiers n’ont pas compris.
Fort heureusement, il ne s’agit pas de tous les policiers. Toujours en se fiant aux réactions des populations, il y a des policiers qui sont courtois et qui, d’ailleurs sensibilisent au lieu de rouspéter sur les usagers de la route. C’est ce type de comportement qu’il faudra cultiver. Le policier peut retirer les papiers d’un véhicule, mettre une moto en fourrière, verbaliser un usager sans que pour autant cela ne soit fait sur le ton de la dispute ou de la menace.
Le citoyen ordinaire de façon générale ne peut rien contre ces mauvais comportements de certains policiers, mais il peut arriver que certains ne l’acceptent pas et que ça dégénère. C’est d’ailleurs ce qui arrive parfois quand le policier a à faire à un gendarme ou un militaire. Ce dernier disposant aussi de la force de la loi n’accepte pas bien souvent d’être interpellé comme un va nu pied.
Il n’est pas question de jeter le bébé avec l’eau du bain. La présence plus accrue des policiers dans nos villes est très salutaire et contribue assurément à réduire le nombre d’accidents. Cependant, il leur appartient de se former dans la communication positive ou non violente et ils comprendront qu’on peut arrêter un usager de la route en restant poli, ou mettre un engin en fournière en restant courtois. Bref, faire son travail sans infantiliser les conducteurs.

Wendkouni Nazé
Kaceto.net