Le vendredi 29 mai 2020, le mouvement ‘’Célébrons le 8 mars autrement’’, a organisé une conférence de presse, au siège du Fespaco, à Ouagadougou pour faire le bilan de la collecte et de la répartition des dons recueillis, suite à leur son appel. Il en ressort que l’activité a été couronnée de succès, avec à la clé, de nombreux dons parvenus aux différents centres de réception mis en place à cet effet.

Seize millions et cinq cent douze mille trois cent quatre-vingt dix (16 512 390 FCFA) collectés sur l’ensemble des sites, à partir de 4 puces téléphoniques. Des dons directs de particuliers et d’entreprises, la vente de tickets, des dons en nature composés de vivres, de la farine infantile, 800 sacs de vêtements, du savon, des chaussures de la vaisselle, du matériel de couchage, etc. C’est là, le bilan de la collecte initiée depuis le 6 février 2020, pour un groupe de femmes rassemblées autour d’un mouvement baptisé « Célébrons le 8 mars autrement » et dont les figures de proue sont, Rita Sawadogo, ex-ministre et présidente, Alimah Débora Traoré, ex-médiatrice du Faso, 1re vice-présidente et ancienne médiatrice du Faso, et Aminata Ouédraogo, 2e vice-présidente et par ailleurs ancienne secrétaire générale du ministère de la communication.
Certes, aux dires de la présidente, la simulation mathématique faite initialement, prévoyait des estimations en termes de mobilisation, d’ 1 milliard FCFA, sur la base de 100 FCFA pour chacune des 11 millions de femmes que compte le Burkina Faso. Qu’à cela ne tienne, les initiatrices de cet élan de solidarité national se disent « très » satisfaites par l’engouement suscité par leur idée. Elles notent en outre, le fait que des actions multiformes de soutien d’hommes et de femmes de bonne volonté à l’endroit des déplacés internes ont émergé in situ.

Au nom de la solidarité et de l’entraide citoyenne

Au-delà de pouvoir mettre en avant une autre forme originale de célébration de la journée internationale des droits de la femme, les initiatrices en ont profité pour donner l’état des lieux de la répartition des dons aux déplacés internes, en tenant compte des statistiques publiées par le CONASUR, le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation.
Sur cette base, 2/3 du total de la collecte de Ouagadougou est allé au centre-nord. Le tiers restant sera réparti entre la province du Soum et la boucle du Mouhoun. Pour ce qui est de la collecte de Bobo-Dioulasso, elle ira renforcer la résilience dans la boucle du Mouhoun. Enfin, pour ce qui est de la collecte de Banfora, elle sera partagée entre les cascades et le sud-Ouest.

Tenant compte de situation sécuritaire dans le pays, il a été convenu, selon les conférencières, de solliciter un appui de l’organisation catholique pour le développement et la solidarité, OCADES afin de réceptionner et acheminer les dons dans les zones concernées par le dispatching.
Comme il fallait s’y attendre, la crise sanitaire due au covid-19 a eu un impact sur les activités de l’association. L’on retiendra ainsi que la limitation des mouvements et des déplacements n’a pas contribué à faciliter les interactions sur le terrain.
Néanmoins le comité se dit toujours ouvert pour recevoir de nouveaux dons, compte tenu de la situation actuelle des déplacés internes sur le terrain. Leur nombre est évalué aujourd’hui, selon des sources officielles, à plus de 800 000 personnes.
En rappel, c’est suite à un appel citoyen lancé en décembre 2019, sur les réseaux sociaux par Rita Sawadogo, que le mouvement dit du 8 mars a pris forme. Depuis lors, de bonnes volontés se sont engagées en faveur du projet.
Mouvement informel de femmes et d’hommes, il est dirigé actuellement par un comité le pilotage composé de trois personnes, et comprend à ce jour, plus d’une centaine d’adhérentes sur le groupe Whatsapp et 775 abonnés sur la page facebook de la structure.

Juvenal Somé
kaceto.net