L’ancien ministre de la Culture et du tourisme, Tahirou Barry et son successeur Abdoul Karim Sango sont-ils sur le point de tourner la page des bisbilles qui les ont opposés pour se réconcilier ? On est tenté de répondre par oui en parcourant le post du titulaire actuel du ministère de la Culture. Au départ, les deux sont des militants du PAREN, le parti fondé par leur mentor Laurent Bado. Au lendemain du double scrutin de 2015, le PAREN rejoint la majorité autour du MPP et obtient un poste ministériel confié à Tahirou Barry.
Mais les rapports entre lui et le fondateur se dégradent très vite. C’es la rupture. Tahirou démissionne de son poste de ministre et va créer son parti, le Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR) dont il porter les couleurs à la présidentielle.
Abdoul Karim Sango est désigné par Laurent Bado pour succéder à Barry au même poste. Visiblement, les contacts n’ont pas été rompus et l’approche des échéances 2020 fait bouger les lignes. Le ministre Sango va t-il convaincre son prédécesseur de revenir à la maison, auprès du père, ou va t-il lui aussi commettre le parricide en rejoignant son "frère", pour reprendre son propre mot ?
Kaceto.net

<<J’ai rencontré à ma demande, hier jeudi, mon frère et prédécesseur à la tête du département en charge de la culture, Tahirou Barry. Ne dit-on pas qu’aucune barrière ne résiste à la culture. Et, c’est à l’aune de cette vérité qui a défié le temps qu’il faut mesurer cette retrouvaille entre mon frère et moi qui avons partagé jusqu’à la natte avant que les démons politiques ne fassent leur œuvre. Cependant, les archives politiques de l’Afrique nous enseignent qu’il n’existe pas de denrée impérissable en politique. Désormais cette parenthèse est bien refermée au nom du seul combat qui vaille pour le Burkina.
Avec la bénédiction de notre père spirituel et intellectuel, le professeur Laurent Bado, nous avons décidé de faire table rase sur cet épisode douloureux de notre cheminement marqué d’engagements assumés pour la liberté et la démocratie. Ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise pour reprendre le mot de Hampaté Bâ. Et c’est sur cela qu’il faut construire le Burkina nouveau.
Sans donner de leçons à personne, nous espérons mon frère et moi que notre geste inspire bien d’autres acteurs dans un pays où les lignes de fractures politiques restent très marquées entre des gens qui ont souvent fait la pluie et le beau temps ensemble. La réconciliation sincère disait Denis St-Pierre : « est bien plus qu’un geste de bonne volonté. C’est une force profonde qui déclenche d’admirables effets ».

Abdoul Karim Sango ; ministre de la Culture et du tourisme