Initialement prévue pour se tenir au mois mars 2020 à Ouagadougou, la réunion du Comité de régional de pilotage (CRP) du projet autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel, SWEDD n’a pu se tenir, en raison de la pandémie du covid-19. En lieu et place, c’est à une session virtuelle que les différents acteurs ont été invités à participer, le 8 juin 2020, à l’initiative de la présidence ivoirienne, appuyée par le Burkina Faso, qui en assure la vice-présidence.

Le thème de la rencontre qui a vu la participation de plusieurs structures partenaires dont la Banque mondiale, l’Union africaine, la CEDEAO, la société civile et le secteur privé, a porté sur la question de l’autonomisation des femmes comme stratégie intégrée des plans de riposte contre le covid-19 : perspectives pour le programme swedd.
C’est à partir de son bureau que la ministre burkinabè de la Santé,Claudine Lougué a participé, le 8 juin 2020, aux travaux virtuels du comité régional de pilotage (CRP) du projet swedd, présidés par sa présidente, la ministre ivoirienne de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Mariatou Koné.
Au terme de la session, Claudine Lougué, vice-présidente, s’est félicitée des résultats obtenus en termes d’engagements pris dans un contexte mondial et régional marqué par la crise sanitaire du covid-19. Elle se dit optimiste concernant la suite des actions à entreprendre pour, dit-elle, renforcer le pouvoir économique des femmes à travers les différents dispositifs mis en place pour accompagner leur résilience. A ce propos, il ressort des échanges, que tous les pays membres du swedd sont touchés par le coronavirus, qui met à rude épreuve leurs systèmes de santé respectifs, mais également leurs structures économiques et sociales, du fait des mesures restrictives mises en place pour freiner la propagation de la pandémie.
Dans ce contexte, le constat est que les femmes apparaissent comme une cible fragile, en raison de leur exposition directe aux effets néfastes de la crise sanitaire : ralentissement des activités économiques dans un domaine marqué par la prégnance du secteur informel, dépréciation de l’outil de production, fermeture totale ou partielle des écoles, violences domestiques, réduction de l’accès aux services de santé sexuelle de la reproduction et maternelle… Autant de préoccupations qui ont été abordées par les participants.

Concertation, solidarité et mobilisation

Au cours des travaux, les pays membres ont eu à présenter les actions entreprises localement par les ministres en charge du projet swedd, pour lutter contre la vulnérabilité des adolescentes et des jeunes femmes ainsi que les opportunités de synergies avec d’autres programmes gouvernementaux en faveur de l’autonomisation des femmes. Le CRP s’est en outre félicité des dispositifs de riposte initiés face au covid-19.
Sur ce point, il a recommandé aux différents gouvernements d’œuvrer en faveur d’une bonne mise en œuvre des plans de riposte entrepris dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, ainsi qu’une plus grande prise en compte des questions d’autonomisation des femmes. Sans oublier, bien entendu qu’une attention soutenue doit être accordée aux inégalités liées au genre et au droits des femmes dans ces différents dispositifs de riposte mis en œuvre.
Concernant les autres partenaires institutionnels du swedd, ils ont été invités à accroître leur appui multiforme.
En rappel, le projet swedd est un dispositif régional concerté entre l’ONU et la Banque mondiale, et auquel se sont joints d’autres partenaires dont l’UNFPA et l’Organisation ouest africaine de la santé, OOAS, pour le volet technique. Il a émergé suite à l’appel à l’action lancé en 2013 par les chefs d’Etat sur les défis démographiques au Sahel. La phase 1 qui s’est étalée entre 2015 et 2019 a couvert sept pays : Burkina Faso, Cote d’Ivoire, Côte d’Ivoire, Mali Mauritanie, Niger, Tchad, Benin.
La phase 2 qui vient d’être actée par la Banque mondiale, aura un budget total de 680 millions de dollars. Elle permettra d’intensifier les actions déjà entreprises au niveau de la Côte d‘ivoire, du Mali, de la Mauritanie, du Tchad, avec l’intégration de deux nouveaux pays que sont, le Cameroun et la Guinée.

Juvénal Somé
Kaceto.net