Il est 18 heures à Beyrouth (15 heures en temps universel) quand la double explosion souffla le port. Plus de 73 morts et 3 700 blessés dans ce que d’aucuns appelleront l’explosion d’un stock d’armes et ce que d’autres comme le président américain, Donald Trump, apparemment bien briefé, nommeront une « attaque ». L’explosion a eu lieu alors qu’un incendie ravageait un hangar. Le ministre de la Santé évoquera un bateau transportant des feux d’artifice qui aurait explosé.

Au final, il semble que cela soit environ 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées depuis 6 ans dans l’entrepôt du port de Beyrouth qui a explosé, selon le Premier ministre, Hassan Diab, qui promet ne pas se ménager de répit tant que l’affaire ne sera pas au clair. Vu le niveau d’explosion, à comparer avec l’explosion de l’usine AZF à Toulouse (300 tonnes du même produit ) en 2001, le bilan, toujours provisoire, sonne comme un miracle. « Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire sur cette question », a déclaré le premier ministre.

Dés les premières heures, la communauté internationale a exprimé sa solidarité avec le Liban, déjà en proie à une crise économique et financière sans précédent. L’Etat d’Israël a proposé son assistance, ce qui, en dépit de la saturation des hôpitaux de Beyrouth, ne manquera pas de faire débat au sein d’un pouvoir réparti entre les différentes confessions en place avec un certain Hezbollah, parti chiite, ennemi juré de l’Etat Hébreu.

Le président libanais, Michel Aoun, a convoqué, mardi soir, une “réunion urgente” du Conseil supérieur de la Défense. Ce dernier a déclaré que Beyrouth est une “ville sinistrée”, “recommandant” au gouvernement de décréter l’État d’urgence, selon l’agence nationale d’informations ANI. Ce mercredi est décrété jour de deuil.

Financial Afrik