A partir de demain 1er septembre, le prix du carburant à la pompe va connaitre un réajustement. Une mauvaise nouvelle pour le consommateur, après une baisse intervenue en avril et mai dernier. Notre chroniqueur explique pourquoi ce permanent yo-yo !

Dans un communiqué signé du 28 août 2020, le ministère du Commerce informe d’une hausse du prix du carburant à la partir du 1er septembre 2020.
A Ouagadougou, le prix du super 91 passe de 610 à 615 fcfa le litre tandis que le gas-oil passe de 540 à 545 fcfa le litre. Une augmentation assez prévisible.
La crise du coronavirus a entraîné un effondrement du cours du pétrole pendant surtout les mois de mars et avril. Avec le confinement, la demande a drastiquement baissé entraînant un excédent d’offre sur le marché. Dans la production en continue comme c’est le cas du pétrole, les coûts d’arrêt de production sont énormes et les entreprises préfèrent laisser les machines tourner même en cas de mévente. Cela a logiquement eu pour conséquence un accroissement des stocks de production. Avec des réserves pleines et une demande faible, les prix du baril américain ont même affichés des prix négatifs.
Ce malheur des entreprises pétrolières a fait le bonheur des consommateurs qui ont bénéficié d’une baisse des prix à la pompe. Au Burkina Faso, les prix des hydrocarbures ont enregistré des baisses pendant les mois d’avril et de mai. En avril, le super 91 ainsi que le gas-oil ont connu chacun une baisse de 30 fcfa sur le litre. En mai, le prix des hydrocarbures a connu une nouvelle baisse. Le super 91 a enregistré une baisse de 30 fcfa et passait de 640 à 610 fcfa. Quant au gas-oil, la baisse était de 10 fcfa avec un prix passant de 550 à 540 fcfa . Toutefois, ce temps de chute des prix semble derrière nous.
En effet, les cours ont repris en tendance haussière depuis le mois de mai suite à un ralentissement de la production américaine et un accord de réduction de la production entre les pays exportateurs de pétrole. Le pire semble passé pour les entreprises pétrolières car la demande s’accroît avec le déconfinement, permettant un désengorgement des stocks et un redressement net des prix du brut (https://prixdubaril.com/).
Devrons-nous attendre à de nouvelles hausses du prix du carburant ?
Les perspectives économiques annoncent un ralentissement de l’activité économique mondiale. Par ailleurs, les menaces d’une deuxième vague de contamination au coronavirus sont encore présentes. Cela pourrait contribuer à une certaine stabilisation des prix pendant un certain temps. Pour Paola Rodriguez Masiu, analyste du marché pétrolier, les prix ne peuvent pas augmenter éternellement vu le tableau très sombre de l’économie mondiale.

Florent Maré
Économiste, Attaché d’Enseignement et de Recherche
Laboratoire d’Analyse Quantitative Appliquée au Développement-Sahel (LAQAD’S)
UFR Sciences Économiques et de Gestion
Université Thomas Sankara
Kaceto.net