Il a beau être candidat au troisième mandat et,à ce titre, un anti Muhammadu Issoufou du Niger qui s’assume, Alassane Ouattara n’en reste pas moins l’auteur de ce qu’il est convenu d’appeler, toutes nuances respectées, le “deuxième miracle” ivoirien.

En effet, le PIB par tête d’habitant de la Côte d’Ivoire surclasse désormais ceux du Ghana et du Nigeria, selon les données révisées de la Banque mondiale.

Ainsi, le PIB par habitant de la Côte d’Ivoire s’établissait à 2 286 dollars à la fin 2019 alors que celui du Ghana voisin, premier producteur d’or en Afrique, se stabilisait à 2 202 dollars et le géant Nigérian, huitième exportateur mondial du pétrole, desservi sans doute par sa démographie, stagnait à 2 230 dollars. La relative stabilité du Franc CFA d’une part et, d’autre part, les fortes dépréciations du Cedi et du Naira par rapport au dollar américain (base des statistiques de la World Bank) entrent pleinement en ligne de compte dans ces estimations révélatrices de dix ans de saut quantitatif et qualitatif de l’éléphant.

Certes, le sociologue et économiste Alfred Sauvy l’a dit : “les chiffres sont de petits êtres délicats qui avouent tout sous la torture”. Ou encore, ce sont des “mini-jupes qui montrent tout sauf l’essentiel”. Cependant, les agrégats de la Banque Mondiale constituent toujours, en dépit de leurs imprécisions, une référence dans les appréciations des performances économiques.

Sur les huit dernières années, la Côte d’Ivoire a carburé avec une croissance de 8,3% contre 5,7% pour le Ghana et 2,9% pour le Nigeria. Les deux économies anglophones présentent des inflations au dessus de 11% contre moins de 1% pour la zone de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), ensemble de huit pays dont la Côte d’Ivoire. C’est clair, s’il n’est pas le champion de la démocratie, Alassane Ouattara reste le maître incontesté de la croissance économique à ne pas confondre avec développement

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