Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi a mis fin dimanche, au cours d’une adresse à la Nation, à la coalition qu’il formait depuis son arrivée au pouvoir avec l’ancien président Joseph Kabila et prévoit une nouvelle.

« Cette triste conclusion survient après deux années d’efforts inlassables, de patience et d’abnégation pour préserver l’essentiel au sein de la coalition », a indiqué le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dimanche au cours de son adresse à la Nation.

Il a expliqué que « le gouvernement de coalition (Front commun pour le Congo (FCC) de Kabila et Cap pour le changement (Cach) de Tshisekedi) n’a pas permis de mettre en œuvre le programme pour lequel (le peuple l’a) porté à la magistrature suprême ».

Depuis son élection à la présidence du Congo en janvier 2019, le parti du président Tshisekedi bénéficiait d’une majorité à l’Assemblée nationale grâce à la coalition formée avec le parti de l’ex président Kabila qui revendique une majorité de plus de 300 députés sur 500.

Face aux difficultés rencontrées avec son désormais ex-allié, le président Tshisekedi a mené des consultations du 2 au 25 novembre dernier avec plusieurs acteurs sociopolitiques du pays.

« Ces consultations ont mis en évidence le rejet de la coalition », selon le président Tshisekedi.

En conséquence, le président Tshisekedi compte « nommer un informateur, conformément aux dispositions de l’article 78, alinéa 2, de la Constitution, (qui) sera chargé d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée nationale ».

« C’est avec cette nouvelle coalition que le gouvernement qui sera mis en place au plus vite, conduira son action durant le reste du quinquennat, suivant ma vision, dans le but de répondre aux aspirations du peuple », a-t-il déclaré.

En cas d’échec de l’informateur, Félix Tshisekedi n’exclut pas la dissolution de l’Assemblée nationale, conformément aux « prérogatives constitutionnelles » qui lui sont reconnues, « pour revenir vers (le) peuple souverain, et (lui) demander cette majorité ».

Moïse Katumbi, président du parti politique « Ensemble pour la République », a salué « le courage et la lucidité du président de la République » qui de son avis, « vient d’apporter une réponse claire et précise aux attentes du peuple congolais ».

De son côté, le parti de l’ex-président Joseph Kabila craint que la nomination d’un informateur dans la configuration actuelle s’apparente à « des remèdes pires que le mal dont souffre » le pays.

« Je voudrais rappeler que quelque soit la justesse des intentions du président de la République, il faut éviter de donner à la Nation des solutions qui pourraient être considérées comme des remèdes pires que le mal dont elle souffre », a réagi Lambert Mendé, l’un des ténors de l’ex-allié.

Agence d’information du Burkina