La nouvelle vague de coronavirus pousse plusieurs pays, dont le Tchad, à prendre de nouvelles mesures restrictives pour limiter la propagation. Mais pour ce pays d’Afrique centrale, la réponse semble disproportionnée par rapport au problème que pose la pandémie.

N’djamena, la capitale du Tchad, débute l’année 2021 sur un nouveau confinement d’une semaine renouvelable, décidé par Idriss Deby Itno, le président de la République de ce pays d’Afrique centrale.

Le décret signé le 31 décembre 2020 est entré en application dès ce 1er janvier à zéro heure. Elle implique une fermeture « des frontières terrestres, des lieux de regroupement comme les bars. Sont aussi interdits les mariages et autres fêtes familiales susceptibles de regrouper plus de 10 personnes ».

Dès le 4 janvier, et ce pour une durée de trois jours, les vols commerciaux ne pourront plus atterrir à l’Aéroport international de N’djamena à l’exception des vols cargo, apprend-on du texte présidentiel.

Cette décision bien que souveraine a du mal à être comprise. Le nombre de nouveaux cas est certes en hausse. Il a en effet atteint 33 pour la seule journée du 29 décembre 2020, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis le 29 mai 2020.

Mais le Tchad reste un pays faiblement touché par la pandémie. Depuis le début du décompte, 2077 cas ont été recensés, pour un total de 1703 guérisons, selon des données du Centre africain des épidémiologies. Une centaine de décès a été déplorée. Déjà à l’échelle africaine, cette situation de la pandémie est relativement faible et à l’échelle du monde, c’est presque insignifiant.

Le prix que paient les agents économiques de ce pays semble de ce point de vue disproportionné par rapport à la menace. Rien que sur le plan de l’éducation, le Tchad qui est déjà faiblement scolarisé par rapport à la moyenne africaine, a perdu en 2020 un temps qu’il sera difficile de rattraper.

Au 31 août, le Bureau de coordination des affaires humanitaires a estimé que le manque de revenus pour des milliers d’enseignants volontaires était de 3,3 milliards FCFA.

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