Arrivé au pouvoir en 1990 à la tête d’une rébellion qui a renversé Hissène Habré, le président tchadien Idriss Déby Itno a succombé aujourd’hui à des blessures qu’il a reçues en tentant de repousser des rebelles dont l’objectif est de créer l’alternance par tous les moyens.

Le président tchadien Idriss Déby est parti du pouvoir comme il y était arrivé en 1990 : dans le sang. Selon le général Azem Bermandoa Agouna qui a lu un communiqué sur les antennes de la télévision tchadienne, il a succombé aujourd’hui 20 avril à ses blessures reçues le week-end dernier dans un combat contre les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). Un Conseil militaire de transition dirigé par son fils, le général de corps d’armes Mahamat Idriss Déby, a été mis en place pour une durée de 18 mois . L’annonce de la mort de celui qui s’était fait nommer Maréchal du Tchad coïncide étrangement avec la date de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 11 avril dernier qu’il a rempotée. "Le maréchal du Tchad, comme il le fait chaque fois que les institutions républicaines sont menacées, il a pris la tête des opérations lors du combat héroïque mené par hordes terroristes venues de Libye. Il a été blessé au cours des accrochages et a rendu l’âme une fois rapatriés à N’Djamena", indique le communiqué.
Très rapidement, les nouveaux maîtres de Djaména ont dissout le gouvernement et l’assemblée nationale, décrété un deuil national de 14 jours sur l’ensemble du territoire national, instauré un couvre-feu de 18 heures à 5 heures, fermé les frontières terrestres et aériennes et promis la rédaction du charte de la transition.
A 68 ans dont 31 ans passé au pouvoir, Idriss Déby s’apprêtait à entamer son sixième mandat à la tête du pays.
La situation demeure toutefois incertaine. Les rebelles qui ont eu la peau du Maréchal ne semblent pas prêts pour l’instant à déposer les armes. Tout au contraire, ils ont annoncé poursuivre leur marche vers la capitale et rejeté "catégoriquement " l’appel "au dialogue et à la paix" lancé par le Conseil militaire de Transition. « Nous comptons poursuivre l’offensive », a assuré Kingabé Ogouzeimi de Tapol, porte-parole du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).
Sur son compte twitter, le président du Faso a rendu hommage à celui qui était également le président en exercice du G5Sahel : "Je salue la mémoire d’un grand panafricaniste, d’un frère, engagé avec conviction et détermination dans la lutte contre le terrorisme dans le bassin du Lac Tchad et au Sahel" a t-il écrit.

Dominique Koné
Kaceto.net