Ca se passe dans un des quartiers de Bobo-Dioulasso nouvellement lotis ces dernières années où une mosaïque de population se côtoie dans un climat plus ou moins courtois.
Ici comme ailleurs, on se salue quand on se croise. Sans plus. Très rarement, on ne met les pieds chez le voisin qu’à de rares occasions, à l’occasion de fêtes religieuses par exemple. Ces événements sociaux, comme on les appelle dans notre pays, rapprochent les communautés et les individus, créent une solidarité à taille humaine. Les premiers soutiens d’un habitant du quartier, ce sont ses voisins, dit-on. Entretenir des relations de bon voisinage est donc un bon investissement social dont les retombées ne sont pas quantifiables. Mais dans cette rue de ce quartier qui longe la route du Mali, l’ambiance est pour le moins morose. Le 4 avril dernier, à l’occasion de la fête de Pâques, une famille de confession chrétienne habitée par l’esprit de partage, a offert à ses voisins musulmans le repas préparé pour la circonstance. Un acte banal de solidarité et considération mutuelle que n’apprécie pourtant guère une des maîtresses de maison, destinataires du repas. Après un hypocrite merci, elle s’est empressée d’emballer le repas dans un sac plastique- du poulet au riz au gras-, et le jeter purement et simplement dans la poubelle. "C’est haram", aurait-elle argué. Autrement dit, le repas n’a pas été préparé dans le strict respect des préceptes de sa foi. Un comportement déplorable découlant d’une conception pour le moins étriquée des rites religieux qui a depuis lors jeté un froid entre les deux familles. Désolant !

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