L’Association des producteurs africains de bananes (Afruibanana), qui présentait, le mardi 22 avril son Livre blanc sur la Banane Africaine intitulé : « La banane au cœur du développement rural africain – un défi commun pour l’Afrique et l’Europe »,a déploré le recul de leurs performances.

Selon les acteurs, plus de 95% de la croissance du marché européen de la banane a été capturée par les producteurs latino-américains au détriment des producteurs africains qui enregistrent une part de marché en baisse, passant de 10,1 % à 8,9 %. Une forte percée des Latinos qui s’explique par l’augmentation fulgurante de leurs capacités de production, combinée à la dérégulation du marché européen et un renforcement du pouvoir de négociation des acheteurs de la grande distribution entrainant une croissance massive de leurs parts de marché estimés désormais à 75,5 %.

« Lors de l’Appel d’Abidjan en 2019, nous avions tiré la sonnette d’alarme sur les risques d’une libéralisation du marché européen sans régulation. Aujourd’hui, nos prédictions se réalisent malheureusement. La surabondance de l’offre de banane Dollar et les politiques d’achat agressives menées par la grande distribution européenne détruisent à grande vitesse des filières indispensables au développement économique des zones rurales africaines », a indiqué Jean-Marie Kakou Gervais, vice-président d’Afruibana.

A travers un webinaire réunissant les décideurs africains et européens, Afruibana propose ainsi un ensemble de solutions pour mener à bien la transformation de la filière et lui donner les moyens de sa résilience et de sa pérennisation dans la prochaine décennie. Dans son Livre blanc, le groupement dresse l’état des lieux de la situation au terme d’une décennie de libéralisation du marché européen et passe en revue les axes d’investissements considérés par les producteurs africains comme prioritaire. C’est dans ce cadre que le président d’Afruibanana, Joseph Owona Kono, dira : « entre les objectifs affichés de la politique de développement de l’Ue et les pratiques de la politique commerciale, il doit y avoir une mise en cohérence et une harmonisation, afin de préserver les filières créatrices de richesses et d’emplois sur le continent africain et se prémunir contre l’urgence climatique ».

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