Le Conseil supérieur de la Communication (CSC), avec à sa tête son Président Mathias Tankoano, était face à la presse ce mercredi 9 juin 2021 pour se prononcer sur le traitement de l’information par les médias nationaux et internationaux durant les événements de Solhan. Selon le Président Mathias Tankoano, ce sont en tout neuf médias audio-visuels et neuf organes de presse écrite et en ligne qui ont été épinglés pour les différents manquements. Il a saisi l’opportunité de la conférence pour interpeller les différents médias sur leur responsabilité de mettre à la disposition des populations des informations de sources crédibles.

Le Burkina Faso a connu dans la nuit du 4 au 5 juin 2021 une attaque terroriste d’une rare violence dans la commune de Solhan, à quelques kilomètres de la ville de Sebba. Cette attaque qui a fait officiellement 132 morts est la plus meurtrière que le pays ait connu depuis le début des attaques sur son sol en 2016. Durant cette période de l’attaque, les journalistes ont travaillé à informer les populations sur les derniers développements des événements afin que rien n’échappe à l’opinion publique. Dans cette dynamique d’informer les populations, certains médias ont diffusé des informations qui se sont par la suite révélées inexactes, selon le CSC. Il s’agit entre autres, des informations qui faisaient état d’un retour des terroristes sur les lieux de l’attaque pour s’emparer des vivres et du bétail des populations victimes ; d’un mini-car qui a vu l’ensemble de ses passagers être exécutés par les terroristes sur l’axe Sebba-Dori ; et de la prétendue attaque du village de Dambam. Selon le Président du CSC, des organes de presse ont commis une faute professionnelle en diffusant ces informations « infondées et inexactes ». Il a fait savoir à cet effet que ce son neuf (9) médias audiovisuels et neuf (9) autres organes de presse écrite et en ligne qui ont été épinglés pour ces manquements.

La Radio Oméga sanctionnée, la Radio nationale et RFI dans le viseur

Suite aux manquements constatés, le CSC a convoqué et auditionné les responsables du Groupe Oméga Média, d’où selon le gendarme des médias, sont partis les informations inexactes. Après cette audio, les Conseillers du CSC ont décidé de sanctionner cette radio. Ainsi, elle a écopé d’une suspension de ses programmes pour une période de 120 heures à compter du mercredi 9 juin à 00 heures au dimanche 13 juin 2021 à 23h59 minutes. Dans sa décision rendue, Mathias Tankoano et ses collaborateurs autorisent la Radio Oméga à diffuser de la musique durant la période de la suspension, avec cependant obligation de diffuser la décision du CSC l’enjoignant de suspendre ses émissions. Ils indiquent par ailleurs qu’une sanction encore plus lourde pourrait intervenir en cas de récidive.

Toujours dans la même dynamique, le CSC a convoqué la Radio nationale et le représentant de RFI pour qu’ils soient entendus. Le CSC a indiqué avoir également observé que les mêmes fausses informations ont été diffusées sur les ondes de ces médias.

Mathias Tankoano a expliqué qu’il est certes du rôle de son institution de garantir la liberté de la presse, mais il est également de son devoir d’encourager une « saine communication au public, de la communication vertueuse au service de la paix et du développement. ». Il a encouragé les professionnels des médias à s’appliquer davantage pour une exécution encore plus professionnelle de leur mission. Il a indiqué que le CSC restera toujours aux côtés des médias pour réussir cette étape.

Cheick TRAORE
Kaceto.net