La France n’envisage pas installer « une base militaire spécifique au Burkina » mais plutôt une collaboration « avec les forces burkinabè pour combattre l’ennemi commun qui est le terrorisme », a indiqué vendredi à Ouagadougou, le ministre français Jean-Yves Le Drian.

« Il n’y a pas d’intention de notre part d’installer une base militaire spécifique au Burkina par contre, il y a notre volonté d’agir avec les forces burkinabè pour combattre l’ennemi commun qui est le terrorisme », a indiqué vendredi, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la république française, Jean-Yves Le Drian.

Le ministre français s’exprimait vendredi au sortir d’une audience avec le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré.

Audience au cours de laquelle, il dit avoir présenté « au président Kaboré, les condoléances de la France » et l’« empathie (de son pays) à l’égard du peuple burkinabè à la suite du carnage qu’a vécu la population de Solhan ».

En effet, le Burkina Faso a subi une attaque terroriste dans la nuit du vendredi à samedi dernier dans le village de Solhan, situé dans la région du Sahel qui a fait plus de 130 morts.

« Je suis venu dire aux autorités du Burkina toute notre amitié, notre affection et notre volonté de continuer à agir ensemble contre ce poison qui est le terrorisme », a affirmé le ministre Jean-Yves Le Drian.

Hier jeudi, le président français Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération militaire Barkhane présente depuis 8 ans au Sahel pour lutter contre le terrorisme et la transformation profonde de la présence française dans la région.

Selon Jean-Yves Le Drian, le modèle de Barkhane n’est plus adapté dans « la lutte contre le terrorisme ».

Il a soutenu que la France compte engager des consultations pour transformer ce modèle pour qu’il soit moins marqué en terme de présence des forces françaises mais qu’il soit « un modèle de coopération et de soutien à l’égard des forces des pays » visés par le terrorisme.

Cette transformation, a-t-il précisé, « n’empêchera pas du tout de poursuivre (leur…) lutte contre le terrorisme.

Elle est « une évolution de concept, un changement de modèle mais (ne marque pas…) la fin de l’engagement (française dans le sahel) », a-t-il énoncé.

Interrogé par la presse burkinabè sur un supposé sentiment anti-français qui serait en train de grandir en Afrique, le ministre français dit ne pas le constater.

« Je ne suis pas sûr de constater un sentiment anti français partout où je vais en Afrique. La seule volonté que nous avons (en Afrique), c’est de combattre avec les forces conjointes du G5 Sahel pour que le terrorisme ne s’impose pas comme la loi dominante des populations concernées », a-t-il clarifié.

Avant Ouagadougou, Jean Yves Le Drian était hier jeudi à Abidjan, en Côte d’Ivoire, où il a inauguré une Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) aux côtés du Premier ministre ivoirien Patrick Achi.

Après Ouagadougou, il compte se rendre à Monrovia, au Libéria pour rendre une visite de courtoisie au président George Weah.

Agence d’information du Burkina