La Coordination nationale des OSC pour la patrie (COP) demande la démission du premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré et de l’ensemble de son gouvernement pour « incompétence notoire ». La structure, dirigée par Pascal Zaîda et Marcel Tankoano, l’a fait savoir ce mercredi 16 juin 2021 à Ouagadougou au cours d’une conférence de presse. Pour elle, la responsabilité du gouvernement Dabiré est engagée dans le drame de Solhan qui a fait selon le gouvernement 132 morts.

La situation nationale est préoccupante et « l’heure est grave », selon la COP. Elle estime que le drame de Solhan survenu dans la nuit du 4 au 5 juin 2021 prouve bien qu’il faut une thérapie de choc pour permettre au Burkina Faso de se remettre sur les rails. Et cette thérapie devrait, selon Pascal Zaida, débuter par la démission de Christophe Dabiré et de son gouvernement « le plutôt possible ». Pour la COP, le gouvernement a déjà indiqué qu’il n’avait pas de stratégie de lutte contre le terrorisme et le ministre en charge de la Défense a failli dans la sécurisation des populations à Solhan. Il n’y a donc pas de raison d’espérer une embellie de la situation du Burkina Faso avec ce gouvernement. La COP invite le président à prendre ses responsabilités car les populations n’accepteront pas qu’un tel drame se reproduise, au cas échéant elles prendront leur responsabilité pour « libérer le pays ».
Pas de Forces spéciales

Dans sa quête de solution contre le terrorisme, le président du Faso a décidé la création d’un nouveau corps au sein de l’armée dénommée « Forces spéciales ». Pour la COP, Roch Marc Christian Kaboré est en train d’amener le Burkina Faso dans une aventure sans issue. Pour elle, il s’agit d’une action improvisée qui pourrait replonger le pays dans cette dure époque des « Escadrons de la mort ». Marcel Tankoano indique que ces Forces seront utilisées pour atteindre des leaders d’opinion et autres leaders syndicaux qui n’auront pas leur langue dans la bouche lorsqu’il s’agit des questions de la gestion de la chose publique. C’est au regard de cette réalité que la COP ne veut pas de cette solution de Forces spéciales ; elle préfère une armée républicaine, bien formée, bien armée et prête à servir les intérêts du pays.
La Coordination nationale des OSC pour la Patrie (COP) a invité le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré à s’engager pour une résolution des questions liées à la gouvernance. Ces questions de mal gouvernance contribuent davantage à compliquer la gestion de la question sécuritaire sur le terrain. Elles contribuent également à apporter de l’eau au moulin des groupes terroristes. En travaillant à venir à bout de la mal gouvernance qui « gangrène ce pouvoir-là » la moitié du travail serait déjà fait en matière de lutte contre l’insécurité, selon cette structure de la société civile.

Cheick Traoré
Kaceto.net