Nelson Rolihlahla Mandela, dont le nom du clan tribal est « Madiba », est né le 18 juillet 1918 à Mvezo, en Afrique du Sud. Il est mort le 5 décembre 2013 à Johannesburg. Il n’est plus à présenter.

La cartographie sémantique de ce grand homme que je partage avec vous aujourd’hui a tout de même, me semble-t-il, un intérêt tout au moins pédagogique, pour peu que l’on se donne la peine de l’observer avec attention. Elle a été générée en analysant un corpus significatif de titres pertinents de publications francophones en ligne entre 2002 et 2021, soit près de 4000 titres.

Cette cartographie laisse entrevoir trois univers sémantiques structurants autour du patronyme « MANDELA » :

1) Les clusters « bleu » et « jaune » sur la cartographie font référence à la vie privée, politique, sociale de Mandela, à sa pensée (à travers les citations notamment, mais aussi à travers ses écrits dont en particulier « Un long chemin vers la liberté », un incontournable et passionnant livre autobiographique publié en 1994) et à sa mort : on y parle de sa famille (femmes et enfants), de son combat politique héroïque contre le système de l’apartheid en Afrique du Sud (combat mené avec l’ANC et avec un certain nombre de compagnons de lutte. Combat victorieux qui lui vaut de partager avec Frederik DE KLERK – dernier président blanc sud-africain - le Prix Nobel de la Paix en 1993), de son long emprisonnement (27 ans de prison. Le célèbre « procès de Rivonia » de 1963 et 1964 qui le condamna à la prison à vie occupe une place à part sur la cartographie), de sa libération en 1990, de son accession en 1994 à la tête de la Nation sud-africaine qu’il a voulu « arc-en-ciel » (il est de fait le premier président noir de son pays), de son engagement contre la propagation du virus du sida à travers sa Fondation, de ses fêtes d’anniversaire, de la « Journée internationale Nelson Mandela » proclamée en 2009 par l’Unesco (« Nelson Mandela Day »)… et bien sûr de sa mort le 5 décembre 2013 qui endeuilla le monde entier.

2) Le cluster vert « plonge » le personnage dans l’univers culturel, artistique et sportif (évocation de grands noms d’acteurs de cinéma, de films (dont « Invictus » avec Clint Eastwood), de musique engagée notamment avec le grand Johnny CLEGG mais aussi avec Miriam Makeba (« Mama Afrika ») dans un autre registre, de sport, de livres, etc.).

3) Enfin, le cluster « violet » marque l’ancrage mémoriel du patronyme « Nelson MANDELA » dans des lieux consacrés à travers le monde : ce sont des places, des espaces, des parcs, des jardins, des rues, des avenues, des gymnases, des résidences, des centres culturels/sportifs, etc. qui sont baptisés ou rebaptisés du nom de l’illustre homme. Mais le plus frappant, c’est de constater sur la cartographie sémantique la très forte liaison qui existe entre le patronyme « MANDELA » et le groupe de références « collèges et lycées ». En effet, ils sont nombreux les collèges et les lycées (il y a aussi les écoles maternelles, primaires et les prépas, les universités, mais à un moindre niveau) baptisés ou rebaptisés du nom de « Nelson Mandela ». C’est notamment vrai en France et cela se lit dans la cartographie. Lemonde.fr, dans son palmarès des noms d’écoles, de collèges et de lycées en France du 18 avril 2015 en dénombrait 22 qui portaient fièrement le nom « Nelson Mandela ». Leparisien.fr lui, dans son palmarès du même genre du 28 août 2017 en dénombrait 33 au nom de « Nelson Mandela. Il faut savoir qu’en France, le code de l’éducation prévoit que « la dénomination ou le changement de dénomination des établissements publics locaux d’enseignement sont de la compétence de la collectivité territoriale de rattachement » : soit la commune pour les écoles, le département pour les collèges et les régions pour les lycées. Eh bien, c’est exactement ce que nous pouvons retrouver dans le cluster « violet ». La France locale si j’ose dire, dans les titres de publications francophones en ligne, damerait donc le pion à l’Afrique, berceau du grand homme, sur cette dimension de sa visibilité en ligne (les seuls pays africains visibles sur cette cartographie sont le Sénégal et la Côte d’Ivoire. C’est très peu). Le code français de l’éducation précise, et c’est intéressant de le souligner, que les noms que les noms choisis pour les établissements publics d’enseignement doivent être des « exemples » qui revêtent une « valeur éducative » pour « les jeunes générations présentes et futures ». Prenons-en de la graine.
En regardant de près la répartition du taux d’occurrence du groupe de référence sémantique « Collèges, Lycées » (voir graphique ci-après), nous voyons que cet indicateur n’a fait que croître de façon quasi-linéaire sur la période 2002 à 2021. On remarque en particulier qu’à partir de 2013, année du décès de Nelson Mandela (il est mort le 5 décembre 2013), l’évocation des collèges et lycées en lien avec le patronyme « Nelson Mandela » a augmenté de façon significative et ce n’est pas sans lien avec l’aura mondiale de l’illustre disparu. N’est-ce pas à cela aussi que l’on reconnaît la marque des grands hommes et des grandes femmes ?

Ousmane SAWADOGO, Consultant Text Mining, Text Analytics & Analyse sémantique – Kaceto.net