La dixième (10ème ) Commission Tripartite Burkina Faso – République du Mali – Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est tenue les 11 et 12 aout 2021 à Ouagadougou. Cette rencontre a permis aux différentes parties d’examiner l’état de mise en œuvre des accords tripartites de janvier 2015 portant rapatriement volontaire des réfugiés maliens vivant au Burkina Faso.

La crise sécuritaire qui secoue le Mali depuis le début de la deuxième décennie de ce 21è siècle a entraîné une vague des déplacés internes dans le pays et de réfugiés qui ont trouvé refuge dans les pays voisins. Le Burkina Faso, pays voisin du Mali a accueilli les premiers réfugiés maliens sur son territoire suite à la crise politico-sécuritaire de 2012. Au moins 50.000 réfugiés avaient été recensés sur le territoire burkinabè en 2012. Les autorités des deux pays ont alors mis en synergie leurs efforts, avec le soutien technique du Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR) afin de créer les conditions d’un retour volontaire des réfugiés dans leur localité d’origine. Ces efforts ont permis de faire passer le nombre de réfugiés maliens au Burkina Faso à un peu moins de 34.000 en février 2014.
Au regard de ces résultats, les trois parties, Burkina Faso – République du Mali et le HCR ont adopté le 9 janvier 2015 à Ouagadougou, un Accord Tripartite afin d’accélérer le processus de retour volontaire des réfugiés maliens présents sur le sol burkinabè. Cet accord a permis d’engranger de « probants résultats », selon la Clarisse Mérindol/Ouoba, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur. Le nombre de maliens réfugies au Burkina Faso a ainsi continué sa baisse pour se situer à 22.289 au deuxième trimestre de l’année 2021. A cela, il faut ajouter les 6.300 demandeurs d’asile.

Cette 10ème Commission Tripartite devrait se pencher sur les différents points inscrits dans les Accords Tripartite signés en janvier 2015 : faire les différentes évaluations et les impacts de leur mise en œuvre. Clarisse Mérindol/Ouoba a indiqué que la partie burkinabè ne fait l’économie d’aucun effort pour mettre en œuvre tous les points inscrits dans les Accords de 2015 car il y va de l’honneur et de la dignité des personnes vulnérables.
Le ministre délégué malien auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés,
Oumarou Diarra a salué les efforts du Burkina Faso et l’hospitalité qu’il a toujours accordé aux maliens réfugiés sur son sol. Il a marqué la disponibilité de son pays à également respecter tous les points inscrits dans l’Accord de janvier 2015. Oumarou Diarra a par ailleurs indiqué que les dispositions sont en train d’être prises par les autorités maliennes afin de mieux sécuriser les localités du nord du pays, où pullulent les groupes armés terroristes.
Abdouraouf Gnon-Kondé, le Représentant du HCR, s’est réjoui de l’engagement des deux parties à faire de la question des réfugiés une préoccupation commune et majeure. Il a invité les deux acteurs à intensifier les efforts pour la création des conditions optimales pour un retour volontaire des réfugiés dans leur localité d’origine.
A la date du 30 juin 2021, le Burkina Faso comptait 13.997 réfugiés sur le sol malien. Cette rencontre Tripartite devrait également permettre aux différents acteurs d’échanger sur la situation de ces personnes réfugiées qui ont des besoins évidents.

Cheick Traoré
Kaceto.net