Le Burkina perd plusieurs milliards chaque année dans la filière minière. C’est ce qui ressort principalement du rapport de l’enquête parlementaire sur les mines, présenté ce 25 octobre à l’Assemblée Nationale. Au bas mot 509 milliards perdus sur les 10 dernières années. Des dividendes non payées à l’État, des taxes d’environ 2 milliards sont entre autres, passées par perte et profits.

L’entourage de François Compaoré a le monopole de la fournitures de biens et services aux compagnies minières. C’est l’une des révélations du rapport qui recommande au gouvernement d’assainir ce secteur afin de permettre une saine concurrence.

Des expatriés qui ont des salaires 3 à 10 fois supérieurs aux salaires des nationaux, est également une situation déplorable que note le rapport parlementaire. Sur les 7000 employés dans les mines, 1920 sont des expatriés et ce ratio est trop élevé. La Commission d’enquête invite le gouvernement à prendre exemple sur le Ghana qui a su promouvoir les cadres locaux dans les compagnies minières. L’État devra aussi regarder de plus près les emplois disparates entre les employés parce que les compagnies recourent de plus en plus à des sociétés de placements avec des contrats précaires et mal rémunérés pour les employés.

Le gouvernement et la Justice burkinabè sont également interpellés sur les sorties frauduleuses d’or qui, selon la commission d’enquête a fait perdre au pays, 74 milliards de FCFA. Il est a noter qu’en plus de l’or qui sort frauduleusement, ce qui est déclaré par les compagnies minières n’est pas contrôlé par nos services de douane et des impôts. Ces services s’en tiennent aux déclarations faites par les compagnies elles mêmes.

Concernant la responsabilité sociale des entreprises, certaines compagnies minières ont mis en place des fondations qui sont pour la plupart mal gérées et n’impliquent pas les populations concernées. La commission parlementaire cite l’exemple de la Fondation Nantou Mining qui reçoit chaque mois 13, 5 millions de FCFA mais qui sont très mal gérés. Il en est de même pour la fondation Avocet. La commission d’enquête estime à 11 milliards de FCFA, l’impact négatif sur l’environnement.

L’équipe parlementaire qui regroupe des députés de la majorité et de l’opposition a été dirigée par le député Tamboura Ousseni qui a fini sa présentation du rapport en interpellant l’État Burkinabè sur la mine de Tambao qu’il qualifie de Casse tête burkinabè, tant cette mine a fait perdre beaucoup d’argent aux contribuables burkinabè.

La commission d’enquête salue cependant la volonté du gouvernement de structurer l’exploration traditionnelle qui fait vivre environ un million de Burkinabè.

Le travail de la commission parlementaire qui a auditionné plus de 1400 personnes a permis de voir un peu plus clair sur les pratiques des compagnies minières au Burkina. Espérons que ce rapport serve à l’État pour des reformes courageuses afin que les richesses minières profitent mieux aux populations burkinabè.


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Hermann Wendkouni Nazé
Kaceto.net